Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a indiqué jeudi que des observateurs de l'ONU qui tentaient de se rendre sur le lieu du dernier massacre en Syrie près de Hama (centre) avaient été la cible de « tirs à l'arme légère ».

« Les observateurs de l'ONU ont d'abord été interdits d'accès (...), ils s'efforcent maintenant de se rendre sur les lieux et je viens d'apprendre il y a quelques minutes qu'on leur a tirés dessus à l'arme légère », a-t-il déclaré.

M. Ban, qui s'adressait à l'Assemblée générale de l'ONU, n'a pas fait état de blessés parmi les observateurs. Il a qualifié de « scandaleux et révoltant » le massacre perpétré mercredi à Al-Koubeir (centre).

« Depuis des mois il est évident que le président (syrien) Bachar al-Assad a perdu toute légitimité », a-t-il affirmé, appelant Damas à « appliquer immédiatement et sans condition le plan » de paix du médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie Kofi Annan. Celui-ci doit s'adresser lui aussi à l'Assemblée générale puis au Conseil de sécurité.

M. Ban a souligné « le danger d'une guerre civile totale » en Syrie, estimant que la situation dans le pays « continue de se détériorer ».

Il a également appelé « tous les pays membres (de l'ONU) à faire pression » sur Damas. « Il est temps pour la communauté internationale d'agir de manière concertée », a-t-il ajouté.

Les observateurs de l'ONU déployés en Syrie ont été empêchés jeudi, notamment « par des barrages de l'armée », de se rendre à Al-Koubeir où au moins 55 personnes dont des femmes et des enfants ont été tués la veille, a annoncé le chef de la mission, le général Robert Mood.

« Les observateurs n'ont pas pu encore parvenir au village. Leur mission est entravée par (...) le fait qu'ils ont été stoppés à des barrages de l'armée syrienne et dans certains cas refoulés », a indiqué le général norvégien dans un communiqué.

Le chef de la mission de l'ONU a ajouté que « certaines de nos patrouilles ont été stoppées par des civils dans la zone », sans élaborer.

« Nous recevons des informations d'habitants de la zone selon lesquelles la sécurité de nos observateurs serait en péril si nous entrons dans le village d'Al-Koubeir », a poursuivi le général.

« Malgré tous ces défis, les observateurs tentent toujours d'accéder au village pour tenter d'établir les faits sur le terrain », a-t-il indiqué, exprimant sa préoccupation concernant « les restrictions imposées aux déplacements de la mission, car elles empêchent notre capacité à surveiller, observer et rédiger des rapports ».

Une source officielle citée par la télévision a démenti « les informations rapportées par certains médias selon lesquelles les observateurs ont été empêchés d'entrer dans le village d'Al-Koubeir ».

Les autorités « facilitent totalement la liberté de mouvement et de déplacement des observateurs, où qu'ils veuillent », a indiqué cette source non identifiée.

Au moins 55 personnes ont été tuées, dont 18 femmes et enfants, mercredi à al-Koubeir, dans la province de Hama (centre) a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

La mission d'observation se trouve en Syrie depuis le 15 avril, conformément au plan de sortie de crise de l'émissaire international Kofi Annan, afin de surveiller l'application d'un cessez-le-feu pourtant continuellement ignoré.

Le massacre d'Al-Koubeir intervient moins de deux semaines après le carnage de Houla (centre) qui avait provoqué un tollé international et qui a fait 108 morts, dont 49 enfants et 34 femmes.