Le président syrien Bachar al-Assad a menti en niant la responsabilité de son régime dans le massacre de Houla, dans lequel 108 personnes ont péri le 25 mai en Syrie, a estimé lundi le porte-parole de la Maison-Blanche Jay Carney.

M. Carney, à qui une journaliste demandait si M. Assad a menti au monde samedi lors d'un discours dans lequel il a rejeté la responsabilité de son régime dans le massacre, a simplement répondu «oui».

«Avec nos partenaires internationaux nous nous concentrons sur la préparation de la transition politique en Syrie», a dit M. Carney avant de s'indigner du fait que le régime de Damas nie les massacres auxquels il a «participé».

«C'est pourquoi il est essentiel que la communauté internationale se rassemble et s'unifie pour faire pression sur Assad, pour isoler Assad», a ajouté M. Carney.

M. Assad a qualifié samedi de «monstres» les auteurs du massacre de Houla (centre) et a rendu un hommage appuyé à l'armée syrienne, dont les troupes sont impliquées dans la répression selon l'opposition.

«Ce qui s'est passé à Houla et dans d'autres lieux sont des massacres sauvages, même les monstres ne les auraient pas perpétrés», a dit M. Assad dans un discours devant le Parlement retransmis par la télévision.

La rébellion et le régime se sont rejeté la responsabilité du carnage de Houla, alors qu'un haut responsable de l'ONU a dit que «de forts soupçons» pesaient sur les milices pro-régime.

Au département d'État lundi, le porte-parole Mark Toner a fait écho aux propos de M. Carney, qualifiant le discours de Bachar al-Assad de «remarquablement déconnecté de la réalité de la situation sur le terrain en Syrie, en particulier ses commentaires sur le massacre de Houla».

Selon lui, le régime syrien «essaie de mettre en avant une version falsifiée» des événements qui ont lieu dans le pays.

«Il y a beaucoup de choses prévues sur le plan international cette semaine en ce qui concerne la Syrie», a par ailleurs déclaré Mark Toner, soulignant notamment que la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, actuellement en tournée, rencontrerait vendredi à Washington le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan.

S'adressant samedi à une réunion ministérielle de la Ligue arabe à Doha, M. Annan a réclamé un «réexamen en profondeur» de la stratégie de sortie de crise en Syrie, suggérant ainsi que sa médiation avait atteint ses limites.

Lundi, Mme Clinton s'est à nouveau entretenue avec son homologue russe Sergueï Lavrov, évoquant la possibilité «d'accroître la pression sur Assad et sur son régime pour qu'ils respectent les six points qui composent le plan Annan» de sortie de crise, a ajouté M. Toner.

Mme Clinton a souligné auprès de M. Lavrov que Moscou, un proche allié de Damas, «avait un rôle très important à jouer en tentant de persuader Assad, en utilisant son influence (...), que le plan Annan était la meilleure solution pour aller de l'avant», a-t-il poursuivi.

Mark Toner a également déclaré qu'un groupe de pays ayant pris des sanctions contre Damas devait se rencontrer cette semaine pour étudier comment «renforcer et mieux coordonner» ces sanctions.

«Mais notre tâche ne s'arrête pas là», a-t-il ajouté: «Nous allons continuer à travailler au sein du Conseil de sécurité de l'ONU et avec le groupe des Amis de la Syrie pour ne pas relâcher notre pression politique et économique».