Les forces gouvernementales ont exécuté douze ouvriers près de Qousseir, dans le centre de la Syrie, alors que ceux-ci rentraient jeudi de leur travail dans une usine de fertilisants, ont indiqué vendredi des militants basés dans cette ville, joints par l'AFP au téléphone.

«Les travailleurs se trouvaient dans un bus lorsqu'ils ont été forcés de s'arrêter à un point de contrôle à la périphérie de Qousseir», a indiqué Salim Kabbani, membre des Comités locaux de coordination, qui organisent la contestation sur le terrain.

Ils ont été «exécutés sommairement», selon lui: «Les forces du régime ont lié leurs mains derrière leur dos et leur ont tiré dessus».

Les exécutions sommaires sont devenues fréquentes dans la ville de Qousseir, bastion de la rébellion, selon M. Kabbani. «Le point de contrôle où les travailleurs ont été tués est dangereux, et les gens y sont souvent torturés».

Plusieurs zones de la ville de Qousseir, proche de Homs, sont la cible de bombardements incessants des forces du régime, selon M. Kabbani, faisant état de nombreux blessés.

«Nous craignons que beaucoup d'entre eux ne meurent, car nous n'avons pas le matériel médical nécessaire pour les soigner».

Confirmant ces décès, le chef de l'Observatoire syrien des droits de l'homme Rami Abdel Rahmane, joint au téléphone par l'AFP, a appelé les observateurs de l'ONU déployés en Syrie à se rendre à Qousseir et enquêter sur ces décès.

«À Qousseir, le régime a bombardé continuellement ces derniers jours, car il cherche à reconquérir une zone dont il a perdu le contrôle au profit des rebelles», a ajouté M. Abdel Rahmane.

Il a estimé que «le cessez-le-feu est mort depuis un mois», en référence au cessez-le-feu violé quotidiennement depuis son entrée en vigueur le 12 avril.