La communauté internationale pourrait devoir agir en se passant de l'accord du Conseil de sécurité de l'ONU pour mettre fin à la violence en Syrie, dans le cas où les divisions persisteraient au Conseil, a jugé l'ambassadrice américaine aux Nations unies.

S'exprimant face à la presse mercredi, Susan Rice a estimé que, si Damas ne se conformait pas au plan de paix de Kofi Annan, le Conseil de sécurité devrait « prendre ses responsabilités » et accentuer la pression sur le régime de Bachar al-Assad.

Un peu moins d'une semaine après le massacre de Houla (centre de la Syrie), qui a fait une centaine de morts, les quinze pays du Conseil de sécurité de l'ONU continuent de soutenir le plan de M. Annan mais restent divisés sur les moyens d'accroître la pression sur Damas pour qu'il l'applique.

Les pays occidentaux évoquent des sanctions, mais la Russie continue à s'y opposer.

Si ces divisions persistent et la violence continue, « les membres de ce Conseil (de sécurité) et de la communauté internationale n'auront plus comme autre option que d'étudier s'ils sont préparés à prendre des actions hors du cadre du plan Annan et de l'autorité » de l'ONU.

« La décision est entre les mains du gouvernement syrien. À lui de remplir ses engagements. S'il s'y conforme, alors l'opposition (syrienne, NDLR) aura l'obligation de faire un geste elle aussi », a estimé Mme Rice.

« Si ça n'est pas le cas, le Conseil aura la responsabilité d'agir rapidement. Et si nous ne le faisons pas, nous serons tous confrontés à un troisième scénario, que nous espérons pouvoir encore éviter », a-t-elle ajouté.

Le Conseil avait adopté dimanche à l'unanimité une déclaration condamnant le gouvernement syrien pour le massacre de Houla, qui a fait au moins 108 morts et a conduit de nombreux pays, dont la France, les États-Unis et le Japon, à expulser des représentants diplomatiques syriens.

Plus de 13 000 personnes ont été tuées depuis le début du soulèvement contre le régime de Bachar al-Assad en mars 2011, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).