Trente-quatre personnes, en majorité des militaires, ont été tuées dans des violences lundi en Syrie, où ont éclaté de violents combats entre armée et rebelles notamment près de Damas, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

De nouvelles manifestations massives se sont par ailleurs déroulées pour le troisième jour consécutif pour dénoncer le massacre perpétré à Houla (centre) vendredi et attribué par les opposants au régime du président Bachar al-Assad.

«Nous ne cèderons pas, nous ne reculerons pas!», ont scandé les manifestants anti-régime à Habite, dans la province d'Idlib (nord-ouest).

«L'ONU nous tue», lit-on sur une banderole dans cette même localité, exprimant la colère de plus en plus palpable des militants contre la communauté internationale qu'ils accusent de ne pas agir pour mettre fin à la répression.

Au moins huit soldats et deux rebelles ont été tués dans de violents combats à Yabroud, une ville proche de la capitale sur laquelle les troupes ont lancé un assaut d'envergure dans la matinée.

Dans la même province, des milliers de personnes participaient dans la localité de Tall à des funérailles de civils tués la veille et dans la localité proche d'Ain el-Mnine, sept soldats ont été tués à l'aube dans une attaque contre le bus qui les transportait.

Dans la province d'Idlib, un rebelle a été tué par balle à Saraqeb par un milicien pro-régime qui a par la suite été retrouvé mort sur l'autoroute.

Un adolescent de 14 ans a été tué par un tireur embusqué dans le quartier al-Faria à Hama (centre).

À Homs, un civil a été tué par les troupes dans le quartier de Khalidiyé où étaient entendus des tirs et des explosions d'obus tirés par l'armée.

Dans la province d'Alep (nord), trois officiers ont été tués et 19 militaires blessés dans l'explosion de leur bus sur la route de l'aéroport.

À Tafass, dans la province de Deraa (sud), un civil a été tué par balle. Dans cette même région, à Daël, trois soldats ont été tués durant des combats et dans une attaque contre un transport de troupes blindé. Un vieil homme et sa femme ont été tués par des tirs alors qu'ils se trouvaient chez eux à Nawa.

Par ailleurs, quatre civils ont été tués à Bou Omar dans la province de Deir Ezzor par des obus et des tirs des troupes du régime.

Selon l'OSDH, le célèbre marché d'Al-Harika a connu lundi une grève pour la première fois depuis le début de la révolte, avant que des membres des services de sécurité n'obligent les commerçants à ouvrir de nouveau leurs échoppes.

Dimanche, les violences en Syrie avaient fait 87 morts, selon l'OSDH, dont 34 à Hama, cible d'une offensive des forces gouvernementales sur des quartiers résidentiels en représailles après la mort de soldats dans des affrontements avec des déserteurs.

«O Musulmans, nous sommes massacrés et vous restez silencieux (...) Que Dieu te maudisse Bachar», s'exclame un homme filmant les destructions occasionnées par les bombardements la veille à Hama.

L'AFP n'est pas en mesure de vérifier ces bilans et ces informations en raison des restrictions draconiennes imposées aux médias par les autorités.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné dimanche Damas pour une attaque à Houla, dans la région de Homs, qui a fait au moins 108 morts dont une cinquantaine d'enfants selon l'ONU.

Selon l'OSDH, plus de 13 000 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans les violences depuis le début mi-mars 2011 de la révolte.