Le Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad Ben Jassam Al-Thani, s'exprimant au nom du Comité ministériel arabe sur la Syrie réuni à Doha mardi, a déploré l'absence de «changement crucial» dans l'attitude du régime de Damas.

«Nous n'avons pas relevé jusqu'à présent de changement crucial dans l'attitude du gouvernement syrien», a déclaré cheikh Hamad, craignant des «tergiversations dans l'application» du plan de l'émissaire international Kofi Annan.

Cheikh Hamad, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse au terme de la réunion du Comité arabe en présence de M. Annan, envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe sur la Syrie, a ajouté que le Conseil de sécurité de l'ONU «a la responsabilité d'assurer le suivi» de l'application du plan en six points.

Le responsable qatari a en outre affirmé que son pays n'avait pas envoyé d'armes à l'opposition syrienne. «Nous n'avons pas armé l'opposition», a-t-il dit, ajoutant toutefois que «si la situation demeure sans règlement, il faudra aider le peuple syrien à assurer son autodéfense».

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a pour sa part insisté sur le respect du cessez-le-feu entré en vigueur jeudi 12 avril, alors que les troupes gouvernementales syriennes ont continué à bombarder mardi plusieurs villes du pays malgré la présence d'observateurs de l'ONU chargés d'évaluer le respect de la trêve.

«Le cessez-le-feu doit être immédiat et total pour que le processus politique puisse démarrer», a dit M. Arabi lors de la conférence de presse.

Au début de la réunion, M. Arabi a exhorté M. Annan à «s'assurer de l'application» de son plan, ajoutant toutefois que «sa mission est politique» et qu'elle «prendra du temps et demandera de la persévérance».

Dans son communiqué final, le Comité ministériel arabe a dénoncé la poursuite des violences en Syrie, invité «toutes les parties à respecter l'arrêt des opérations armées» et appelé Damas à «faciliter l'action des observateurs et à leur permettre (...) d'arriver dans les différentes régions» en Syrie.

Le Comité a en outre décidé d'inviter «toutes les composantes de l'opposition» syrienne à une réunion avant fin avril au Caire «en prévision de l'amorce d'un dialogue politique global» entre le gouvernement et l'opposition, selon le communiqué.

«Nous soutenons M. Annan pour son plan en six points et nous espérons que le gouvernement syrien y répondra favorablement», a déclaré cheikh Hamad au début de la réunion, ajoutant toutefois: «nous ne voyons aucun progrès dans son application».

Constatant les violations du cessez-le-feu les pays occidentaux ont émis des doutes sur la volonté du régime du président Bachar al-Assad d'appliquer le plan Annan.

La presse du Qatar, proche des autorités, a appelé mardi à une intervention militaire arabe en Syrie.

Le comité ministériel arabe regroupe l'Arabie saoudite, le sultanat d'Oman, l'Egypte, le Soudan, l'Algérie, l'Irak et le Koweït.