Aucune évacuation de blessés du quartier de Baba Amr, à Homs, n'a eu lieu samedi en raison de l'échec des négociations menées  par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Croissant rouge arabe syrien (CRAS) avec les autorités et les opposants syriens.

«Les négociations du CICR et du CRAS avec à la fois les autorités syriennes et les groupes d'opposition à Homs, qui ont commencé samedi matin, n'ont pas abouti à des résultats concrets aujourd'hui», a affirmé le porte-parole du CICR à Damas Saleh Dabbakeh.

«Il n'y aura donc pas, malheureusement, d'évacuation d'urgence aujourd'hui», a-t-il ajouté, précisant toutefois que le CICR et le CRAS «continueront à négocier avec les autorités et l'opposition pour tenter d'entrer à Baba Amr afin de mener une opération d'évacuation».

Selon un diplomate occidental à Damas, «c'est l'extrême méfiance entre les deux camps qui rend les négociations très difficiles».

Pour sa part, une journaliste étrangère impliquée directement dans les négociations a affirmé à l'AFP qu'à deux reprises, à 15h00 (07h00 HNE) et à 17h00 (10h00 HNE) les ambulances étaient arrivées à Baba Amr mais avaient été bloquées par des éléments de l'Armée libre syrienne, regroupant des déserteurs, qui font face dans ce quartier à la puissance de feu de l'armée syrienne.

«À un moment donné, ils ont affirmé ne pas pouvoir permettre une nouvelle évacuation, notamment des journalistes étrangers, car neuf habitants du quartier sortis la veille pour être hospitalisés à Homs avaient été arrêtés».

Selon elle, le CICR a alors enquêté et «cela était totalement faux». Mais, ajoute-t-elle, il était trop tard pour faire sortir les corps des deux journalistes morts et des deux autres blessés. Le quartier est soumis à un déluge de feu depuis trois semaines de la part des forces régulières.

Le CICR et CRAS avaient réussi vendredi pour la première fois à évacuer sept blessés et vingt femmes et enfants malades de Baba Amr, pilonné depuis trois semaines par l'armée, mais pas les journalistes occidentaux.

L'Américaine Marie Colvin, grand reporter du Sunday Times, et le Français Rémi Ochlik, photographe à l'agence IP3 Press, ont été tués mercredi dans un appartement transformé en centre de presse à Baba Amr.

La journaliste française Edith Bouvier et le photographe indépendant britannique Paul Conroy ont été blessés dans ce même bombardement, et ont appelé dans des vidéos à leur évacuation au plus vite de Baba Amr pour recevoir des soins.

La diplomatie française «poursuit ses efforts plus que jamais» afin d'obtenir «une évacuation médicale et sécurisée» des journalistes étrangers bloqués à Homs, a déclaré de son côté samedi Bernard Valero, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, sans donner plus de détails.