Les ambassades de France, de Grande-Bretagne et de Pologne intensifiaient vendredi leurs efforts pour tenter d'évacuer au plus vite les deux journalistes blessés et les dépouilles de leurs deux confrères tués mercredi par des bombardements à Homs, selon un diplomate occidental.

«Les ambassades de France, de Grande-Bretagne et de Pologne travaillent durement et en étroite collaboration pour sortir du pays les blessés et les corps des deux journalistes tués», a affirmé à l'AFP le diplomate sous couvert de l'anonymat.

«L'ambassade de Pologne est impliquée dans les démarches, car la journaliste Marie Colvin, tuée mercredi, est de nationalité américaine et ce pays (la Pologne) représente les intérêts des États-Unis depuis la fermeture de l'ambassade américaine à Damas pour des raisons de sécurité», a ajouté ce diplomate.

Le département d'État avait annoncé le 6 février la fermeture de son ambassade à Damas et l'évacuation des derniers fonctionnaires américains présents en Syrie «compte tenu de la poursuite de la violence et de la détérioration des conditions de sécurité».

L'ambassadeur de France à Damas, Éric Chevallier, a regagné d'urgence son poste jeudi soir, plus de deux semaines après avoir été rappelé pour consultations à Paris en raison de la répression, selon un diplomate contacté par l'AFP, qui n'a toutefois pas voulu lier son retour aux tentatives de rapatriement et d'évacuation.

L'Américaine Marie Colvin, grand reporter du Sunday Times, et le Français Rémi Ochlik, photographe à l'agence IP3 Press, ont été tués mercredi dans le pilonnage d'une maison transformée en centre de presse dans le quartier de Baba Amr à Homs.

La journaliste française Édith Bouvier et le photographe indépendant britannique Paul Conroy ont également été blessés dans ce bombardement.

Vendredi, le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a appelé solennellement Damas à permettre l'évacuation des journalistes bloqués à Homs, particulièrement Édith Bouvier, blessée, qui doit être «évacuée le plus vite possible».

Dans une première vidéo postée sur YouTube, Édith Bouvier, reporter pour le quotidien Le Figaro, est allongée sur un lit, car elle souffre d'une jambe cassée au niveau du fémur. À ses côtés, le photographe français William Daniels, venu en Syrie pour le Figaro Magazine et le Time Magazine, précise ne pas être blessé.

Dans une seconde vidéo où il apparaît également allongé sur un lit, car il est aussi blessé à la jambe, le photographe britannique Paul Conroy réclame «toute aide possible».

Le régime syrien avait rejeté jeudi toute responsabilité dans la mort des deux journalistes étrangers tués la veille dans un bombardement de la ville rebelle de Homs, estimant qu'ils étaient entrés sur le territoire «sous leur propre responsabilité». Cependant, le gouverneur de Homs a été mandaté pour aider à l'évacuation.

Après la mort du journaliste français Gilles Jacquier à Homs, le 11 janvier, M. Chevallier s'était rendu à Homs pour rapatrier sa dépouille.