Les récents attentats en Syrie ont vraisemblablement été commis par la branche irakienne d'Al-Qaïda, qui a infiltré les forces de l'opposition au président Bachar Al-Assad, a affirmé jeudi le patron du renseignement américain, James Clapper.

Les attentats de Damas des 23 décembre et 6 janvier ainsi que le double attentat à la voiture piégée le 10 février contre le siège des renseignements militaires et le QG des forces de l'ordre «ont la caractéristique des attentats commis par Al-Qaïda», a déclaré le directeur national du renseignement (DIA).

«Nous pensons donc qu'Al-Qaïda en Irak étend son action en Syrie», a-t-il ajouté devant les sénateurs de la commission de la Défense.

Ces extrémistes ont selon lui réussi à «infiltrer les groupes de l'opposition» qui «dans de nombreux cas ne sont pas au courant de leur présence», a jugé M. Clapper.

Le chef d'Al-Qaïda Ayman al-Zawahiri a manifesté son soutien à la contestation en Syrie, dans un enregistrement vidéo mis en ligne sur des forums djihadistes.

La Commission générale de la révolution syrienne, l'une des composantes de l'opposition au régime de Bachar Al-Assad, a rejeté le soutien du chef d'Al-Qaïda, qu'ils ont qualifié «d'ingérence».

Le problème, selon le directeur américain du renseignement, est que les groupes qui ont pris les armes contre le régime syrien sont fragmentés.

«Il n'y a pas de mouvement national», a-t-il expliqué. «L'armée syrienne libre (ASL), qui n'est qu'un nom générique pour désigner les opposants au régime, n'est même pas unie. Il y a des querelles internes pour déterminer qui va la diriger», a ajouté James Clapper.

Les services américains de renseignement surveillent par ailleurs les nombreux sites de stockage d'armes chimiques syriens, a-t-il confié aux sénateurs, estimant qu'«à ce stade, ils semblent sécurisés».