Au moins 19 personnes ont été tuées mardi en Syrie, en majorité dans la ville rebelle de Homs (centre), violemment bombardée par les forces du régime de Bachar Al-Assad et où des appels sont lancés pour faire évacuer les blessés, selon une ONG.

«Six personnes ont été tuées dans les bombardements continus sur le quartier de Baba Amr depuis ce matin», a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

«Le bombardement de Baba Amr, qui a commencé à l'aube, est le plus violent depuis cinq jours. En moyenne, deux roquettes tombent chaque minute», avait auparavant affirmé à l'AFP le chef de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, citant des militants sur place.

Le «bombardement était d'une violence extrême, plus que les autres jours», a pour sa part indiqué à l'AFP Hadi Abdallah, militant du «Conseil de la révolution de Homs».

Des boules de feu suivies de grosses colonnes de fumée étaient visibles dans des vidéos diffusées par les militants mardi.

Selon l'ONU, plus de 300 personnes ont péri depuis le 4 février dans une «attaque sans discernement contre des zones civiles» à Homs, une offensive du régime qui vise à étouffer la contestation dans la troisième ville de Syrie surnommée «capitale de la révolution».

Les bombardements s'intensifient au moment où la situation humanitaire s'aggrave.

«Il y a des femmes enceintes, des gens qui souffrent de maladies cardiaques, de diabète, et surtout des blessés qu'on n'arrive pas à évacuer», affirme M. Abdallah.

«Lundi soir, trois militants sont entrés dans la ville à bord d'une voiture transportant du pain, du lait infantile et des médicaments. Leur véhicule a été touché par un obus, ils sont tous morts carbonisés», rapporte-t-il.

Il a par ailleurs affirmé que «depuis une semaine, les morts sont enterrés dans des jardins, car même les cimetières et les tombes sont visés. C'est de la vengeance pure».

D'après lui, «les gens sont entassés dans les abris».

«L'urgence, c'est d'évacuer les blessés, comment peut-on les laisser mourir de sang froid?», s'indigne M. Abdallah.

Ailleurs, dans la province de Homs, les corps de trois agriculteurs arrêtés mardi matin par les forces de sécurité à un barrage selon les habitants, ont été retrouvés à Qousseir, rapporte l'OSDH.

Plus au nord, cinq soldats ont été tués et neuf autres blessés dans des affrontements avec des déserteurs à Kalaat al-Madik, dans la province de Hama, alors que des affrontements similaires ont fait trois morts dans la localité d'Al-Atareb, dans la province d'Alep (nord).

Un soldat déserteur a par ailleurs été tué dans des combats à Irbine, dans la province de Damas, où d'autre part les forces de sécurité ont tiré sur une manifestation d'étudiants à Maadamiyyet Echam.

Dans le sud du pays, un civil a été tué par des tirs des forces de sécurité dans la localité de Nimr, dans la région de Deraa.

En outre, les corps de quatre personnes, dont deux morts sous la torture, ont été remis à leurs proches mardi dans les régions d'Idleb (nord-ouest), Deraa, et dans la capitale.

D'autre part, à Lajat (province de Deraa), un groupe de déserteurs a capturé un lieutenant, exigeant la libération des prisonniers en échange de la libération de l'officier, d'après l'OSDH.