Les monarchies arabes du Golfe ont décidé mardi d'expulser les ambassadeurs de Syrie dans leurs pays et de retirer les leurs en poste à Damas, dénonçant le «massacre collectif» commis par le régime.

Dans un communiqué au ton extrêmement violent, les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont l'Arabie saoudite est le chef de file, ont   appelé les pays arabes à prendre des «mesures décisives» pour arrêter la répression en Syrie.

Les pays du CCG ont «décidé de retirer tous les ambassadeurs en poste en Syrie et de demander à tous les ambassadeurs du régime syrien de quitter leurs pays immédiatement», a affirmé le communiqué.

Le CCG «suit avec une inquiétude et une colère extrêmes l'intensification des tueries et de la violence en Syrie, qui n'épargne aucun enfant, femme ou vieillard», a ajouté le communiqué, dénonçant «un massacre collectif contre un peuple désarmé».

Il a estimé que les relations diplomatiques étaient «devenues inutiles après le rejet par le régime syrien de toutes les tentatives et de tous les efforts arabes sincères visant à régler la crise et arrêter l'effusion du sang» en Syrie.

Jusqu'à présent, la Tunisie avait été le seul pays arabe à annoncer le 4 février l'expulsion prochaine de l'ambassadeur de Syrie.

Le premier ministre tunisien, Hamadi Jebali, avait appelé dimanche tous les pays à expulser les ambassadeurs de Syrie pour protester contre l'intensification de la répression.

Plusieurs monarchies du Golfe, dont l'Arabie saoudite, avaient rappelé leurs ambassadeurs à Damas au cours de l'été en raison de la répression.

Le communiqué du CCG s'en est pris au régime du président Bachar al-Assad, dénonçant des tueries commises «non pour défendre le pays contre un assaillant étranger, mais à des fins personnelles (...) et sans considération pour la dignité du peuple syrien et sa liberté».

Les six pays du CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Oman, Qatar et Koweït) doivent tenir samedi à Riyad une réunion sur la Syrie, après l'échec des tentatives à l'ONU d'adopter une résolution condamnant la répression.

Les pays du CCG ont appelé les pays arabes à prendre «toutes les mesures décisives face à cette escalade dangereuse», lors d'une réunion de la Ligue arabe prévue dimanche au Caire.

La Ligue arabe avait suspendu la semaine dernière sa mission d'observation en Syrie en dénonçant une recrudescence des violences, qui ont déjà fait selon les militants plus de 6000 morts depuis le début en mars 2011 de la révolte contre le régime du président Assad.

Les États-Unis ont fermé lundi leur ambassade à Damas alors que la France et les Pays-Bas ont rappelé mardi leurs ambassadeurs pour consultations, emboîtant le pas à la Grande-Bretagne. L'Italie a fait de même après «les inacceptables violences perpétrées par le régime», selon le ministère des Affaires étrangères.