Un navire russe transportant une «cargaison dangereuse» était vendredi en route vers la Syrie, après avoir fait une brève escale à Chypre, a indiqué une source au sein de la compagnie opérant le bateau.

Le navire Chariot, battant pavillon de Saint-Vincent-et-les-Grenadines transporte une cargaison «classée comme dangereuse (...), mais nous ne sommes pas obligés de savoir ce qui est dans ses conteneurs», a déclaré à l'AFP une source au sein de la compagnie Westberg Ltd, qui a son siège à Saint-Pétersbourg.

Selon des médias russes, le bateau, qui se dirige vers le port de Tartous en Syrie, pourrait transporter jusqu'à 60 tonnes d'armes et d'équipement militaire, envoyées par l'agence publique russe d'exportation d'armements Rosoboronexport via un expéditeur, la société Balchart.

La source au sein de Westberg Ltd n'a pas confirmé cette dernière information. Rosoboronexport et Balchart, contactés par l'AFP, se sont refusés à tout commentaire.

Le Chariot, ayant fait escale à Chypre pour réapprovisionnement, a été retenu mardi par les autorités chypriotes et n'a été autorisé à partir qu'à condition de changer d'itinéraire et de se diriger vers la Turquie au lieu d'aller en Syrie.

Mais l'équipage du bateau a décidé de reprendre son chemin initial après avoir quitté le port chypriote, selon une source au sein de Westberg Ltd.

Le ministère des Affaires étrangères chypriote a affirmé dans un communiqué avoir pris en considération les récentes sanctions de l'Union européenne visant la Syrie, en assurant qu'«aucune mesure prise par l'UE (à l'encontre de ce pays) n'a été violée».

La Russie s'est montré un fidèle allié de Damas depuis le début de la révolte contre le régime du président syrien Bachar al-Assad à la mi-mars.

Moscou s'oppose fermement à toute ingérence dans la crise syrienne et est contre un embargo du Conseil de sécurité de l'ONU sur les livraisons d'armes à la Syrie, dont la Russie est le principal fournisseur depuis la période soviétique.