Le Conseil national syrien (CNS), regroupant la majorité des courants de l'opposition, a annoncé dimanche un projet de programme politique ayant pour objectifs la chute du régime syrien et la tenue d'élections d'une assemblée constituante à l'issue d'une période transitoire d'un an.

Selon ce projet diffusé sur son site internet, le CNS proclame que «la chute du régime syrien et de tous ses symboles est l'objectif de ce conseil qui représente la majeure partie des forces politiques, des groupes de l'opposition et des mouvements dirigeant la contestation».

Le Conseil affirme vouloir «préserver la nature pacifiste de la révolte» et dit souhaiter «oeuvrer à construire un État civil, démocratique et pluraliste, avec un système parlementaire», ajoute le CNS qui prévoit l'égalité des citoyens, la séparation des pouvoirs, la protection et la garantie des droits des minorités.

Selon ce projet, le conseil «dirigera le pays avec l'institution militaire pendant la période transitoire afin de préserver l'unité et la sécurité du pays».

«Un gouvernement temporaire sera formé et il sera chargé d'organiser des élections libres au bout d'un an sous une supervision arabe et internationale pour désigner une assemblée constituante avec pour mission d'élaborer une nouvelle Constitution», ajoute le texte.

La nouvelle Constitution sera soumise à un référendum et, une fois adoptée, des élections législatives seront convoquées dans un délai de six mois.

Le Conseil national syrien a été lancé officiellement le 2 octobre à Istanbul. Il regroupe notamment les Comités locaux de coordination (LCC) qui chapeautent les manifestations sur le terrain, les libéraux, la confrérie des Frères musulmans interdite de longue date en Syrie, ainsi que les Kurdes et les Assyriens.

Le CNS n'a été reconnu jusqu'à présent que par les nouvelles autorités libyennes.

La France a estimé jeudi que le CNS devait «s'organiser» avant toute reconnaissance officielle.

«Il faut que le CNS s'organise. On a des contacts avec eux, j'ai vu à Paris M. (Burhan) Ghalioun, qui en est le président. Nous les aidons, nous avons des contacts avec eux et nous les encourageons à s'organiser», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, excluant dans l'immédiat une reconnaissance officielle du CNS par la France.

Bachar al-Assad fait face depuis la mis-mars à une contestation sans précédent de son régime qu'il réprime dans le sang. Selon l'ONU, cette répression a fait plus de 3500 morts.