Le président syrien Bachar al-Assad connaîtra le sort des «criminels» en cas de chute de son régime qui réprime la contestation en Syrie, a affirmé dans une interview lundi Burhan Ghalioune, dirigeant provisoire du Conseil national syrien (CNS).

«Si (Assad) tombe sans être revenu de ses erreurs, son sort sera semblable à celui de tout autre criminel», a affirmé M. Ghalioune, universitaire basé à Paris, dans un entretien à la chaîne privée libanaise LBCI dans la capitale française.

«Aujourd'hui, il est un criminel. Il est le premier responsable des ordres de tuer et d'arrêter des dizaines de milliers de Syriens», a poursuivi l'opposant à la tête du CNS, qui regroupe la majorité des courants de l'opposition au président syrien.

«Comment voulez-vous qu'il échappe au châtiment? Aucune conscience humaine ne pourra le laisser s'échapper sans châtiment», a-t-il assuré.

Créé fin août à Istanbul et lancé officiellement le 2 octobre, le CNS réunit la majeure partie des courants politiques syriens opposés au régime de Damas. Il rassemble les Comités locaux de coordination (LCC) qui chapeautent les manifestations, les libéraux, la confrérie des Frères musulmans interdite de longue date en Syrie, ainsi que des partis kurdes et assyriens.

Sa création a été saluée lundi par l'Union européenne et l'instance a enregistré un premier succès avec sa reconnaissance par les ex-rebelles libyens. Le régime syrien avait averti la veille qu'il prendrait des mesures contre tous les pays qui reconnaîtront le CNS, dont la principale revendication est le départ de M. Assad.

«Il n'y a aucun Syrien (...) qui accepterait de dialoguer avec Assad ou qui le considère comme le représentant du peuple syrien (...) Il n'y aura aucun compromis avec ce régime dictatorial», a indiqué M. Ghalyoune.

«Il doit démissionner et sortir de la vie des Syriens car il est devenu un symbole de la destruction de l'État», a-t-il martelé.

«Assez de sang, assez d'erreurs, assez de crime, épargne ton peuple», a lancé l'opposant à l'adresse du président.

Il a par ailleurs précisé que le CNS «ne présentera pas de demande pour une intervention militaire», précisant que les efforts se concentraient sur les moyens de protéger les civils.