Des opposants syriens ont présenté jeudi à Istanbul la liste des 140 membres d'un «Conseil national» destiné à coordonner leur lutte contre le régime de Damas, a constaté une journaliste de l'AFP.

Ils ont également affiché, au cours d'une conférence de presse, leur unité derrière trois principes: la continuation de la lutte jusqu'à la chute du régime de Bachar al-Assad, le recours à des moyens pacifiques et le maintien de l'intégrité territoriale de la Syrie.

«Le premier principe du Conseil est notre engagement à renverser le régime», a déclaré Yaser Tabbara, un des membres du Conseil, ajoutant que son organisation serait fidèle à la «nature pacifique de la révolution» et à «l'unité de la Syrie», tout en étant défavorable à une intervention étrangère.

Soixante pour cent des membres du Conseil, dont la création avait été annoncée le 23 août, vivent en Syrie, le solde étant constitué de dissidents en exil, a affirmé Abdulbaset Seida, un de ses membres.

Les jeunes révolutionnaires représentent, plus de la moitié du Conseil, a signalé Ahmed Ramadan, un autre membre.

Les organisateurs n'ont rendu publics que 72 noms, préférant préserver l'anonymat des autres membres du Conseil pour des raisons de sécurité.

«Après avoir achevé le premier niveau de réunions de consultations, les groupes de jeunes révolutionnaires, les mouvements et les personnalités politiques, les militants et les technocrates ont décidé de fonder le Conseil national syrien», a déclaré Basma Qadmani, porte-parole des dissidents, selon la traduction en turc de ses propos.

Le Conseil n'a pas encore nommé son président. «Il n'y a pas encore de président élu. Parce que nous sommes dans un processus démocratique. Il s'agit d'une réunion inaugurale», a déclaré à l'AFP M. Tabbara.

Le Canada, les Pays-Bas, le Japon et le Soudan ont dépêché des diplomates en tant qu'observateurs à la conférence, a indiqué Obeida Nahas, un autre membre.

«Dans un premier temps, les révolutionnaires en Syrie veulent que nous (le Conseil) nous occupions des relations internationales de la révolution», a souligné M. Tabbara, tout en concédant que, pour l'heure, le conseil «ne représente pas officiellement la révolution».

Le Conseil, qui devait se réunir plus tard jeudi, devrait décider de rencontrer prochainement des représentants des gouvernements européens, arabes et turcs, de même que des organisations internationales comme l'ONU et l'Organisation de la coopération islamique, a-t-il ajouté.

M. Ramadan a précisé que le Conseil envisageait de lancer une chaîne de télévision par satellite pour relayer les demandes du peuple syrien.

La Syrie est secouée depuis le 15 mars par un mouvement de contestation sans précédent, violemment réprimé par les autorités.

Selon le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, 2600 personnes ont été tuées dans la répression.