Sept personnes ont été tuées lundi par des tirs de l'armée et des forces de sécurité syriennes, dont cinq dans la ville de Homs (centre) où près d'une centaine de personnes ont été arrêtées, selon des militants des droits de l'Homme.

«Trois personnes ont été tuées à Homs, dont deux dans le quartier al-Khalidiya et une troisième à al-Bayyada par des tirs des forces de sécurité au cours d'une offensive dans ces deux quartiers», a déclaré à l'AFP Omar Idlebi, porte-parole des Comités locaux de coordination (LCC), l'un des mouvements animant la contestation contre le président Bachar al-Assad.

Par ailleurs, «une personne a été tuée par des tirs des services de sécurité à Tall Kalakh (dans la région de Homs) et un autre dans la région d'Idleb (nord-ouest) par des tirs de snipers alors qu'il tentait de traverser la frontière turque», a-t-il ajouté.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a de son côté indiqué qu'«un homme et son fils ont été tués par des tirs dans le quartier de Boustan al-Diwane à Homs alors qu'ils circulaient en mobylette».

«Des tirs nourris sont encore entendus dans plusieurs quartiers de la ville de Homs», a précisé l'OSDH, selon qui 80 personnes ont été arrêtées à al-Khalidiya.

L'opération dans ce quartier a impliqué «des renforts militaires comprenant quatre véhicules blindés et sept camions venant de Hama», précisé la même source.

Des arrestations ont également eu dans le village d'As Sabil, dans les environs de Maarat el Noomane (région d'Idleb), selon les LCC, précisant que le village était encerclé par des blindés.

Près du village al-Rami à Jabal al Zawiya (nord-ouest), «une fosse commune comprenant sept cadavres en décomposition a été découverte», d'après la même source, selon les LCC. «Les habitants ont tenté de les retirer, mais l'armée les a poursuivis et s'est déployée massivement dans la zone».

A Hama (centre), ville traditionnellement hostile au clan des Assad, «plus de 30 véhicules militaires et de la sécurité ont fait une incursion ce matin, et des tirs nourris étaient entendus dans la ville», selon M. Idlebi.

Les troupes syriennes ont déjà mené des opérations à Hama entre le 31 juillet et le 10 août, faisant plus d'une centaine de morts selon les militants, après des manifestations anti-régime ayant rassemblé des centaines de milliers de personnes chaque vendredi de juillet dans cette ville.

Dans une vidéo diffusée sur internet le 1er septembre, le procureur général de Hama a annoncé sa démission pour dénoncer la répression, mais les autorités ont démenti, assurant que le magistrat avait été enlevé et que ses déclarations étaient de «purs mensonges» arrachés sous la contrainte.

Le régime de M. Assad est contesté depuis la mi-mars par des manifestations quasi-quotidiennes dont la répression a fait selon l'ONU au moins 2.200 personnes, en majorité des civils.

Dimanche, la répression a fait 12 morts selon des militants, tandis que l'agence de presse officielle Sana a fait état de la mort de six militaires et trois civils dans une embuscade dans le centre du pays.

Au Caire, le chef de la ligue arabe, Nabil al-Arabi, a affirmé dimanche que les autorités syriennes avaient accepté qu'il vienne à Damas, «probablement cette semaine», pour présenter une initiative arabe visant à régler la crise.