La Russie et la Chine ont boycotté jeudi des discussions au Conseil de sécurité de l'ONU sur une résolution proposée par les Occidentaux et visant à imposer des sanctions à la Syrie, ont indiqué des diplomates.

Leur absence lors de ces consultations informelles laissait prévoir de difficiles négociations à venir sur l'imposition de sanctions au président Bachar al-Assad et à son entourage pour leur répression brutale des manifestations de l'opposition, selon ces diplomates.

Les ambassadeurs -ou leurs adjoints- des 15 pays membres du Conseil avaient été invités à ces discussions. «Les fauteuils de la Russie et de la Chine sont restés vides, il n'y avait personne,» a déclaré un diplomate à l'AFP.

La Russie et la Chine, tout comme les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne, sont membres permanents du Conseil de sécurité et y jouissent du droit d'opposer leur veto à tout projet de résolution.

La Russie s'est exprimée fermement contre des sanctions à l'égard de la Syrie, en insistant pour que soit accordé davantage de temps à Bachar al-Assad pour mener à bien des réformes qu'il a promises.

On prête également au Brésil, à l'Inde et à l'Afrique du Sud, membres non permanents du Conseil, de fortes réserves à propos de telles sanctions.

Les principaux partisans de ces sanctions, Allemagne, États-Unis, France, Grande-Bretagne et Portugal, espèrent convaincre au moins un de ces trois pays.

Leur projet de résolution prévoit des sanctions contre Assad, son entourage et des entreprises qui soutiennent financièrement le gouvernement syrien, ainsi qu'un embargo total sur les armes.

Assad figure en tête d'une liste de 23 personnes et quatre entités nommées dans le projet de résolution et qui, en cas d'adoption, se verraient imposer un gel de leurs avoirs financiers à l'étranger. Toutefois, le président syrien n'est pas sur la liste de 22 personnes qui seraient également frappées d'une interdiction de voyager.

Selon l'ONU, plus de 2200 civils ont été tués depuis le début du soulèvement contre le régime de Damas à la mi-mars.

Jusqu'à présent, le Conseil de sécurité a simplement condamné les violences en Syrie dans une déclaration adoptée le 3 août, après des mois de résistance de la part de la Chine, de la Russie et de leurs alliés au Conseil.