Le président américain Barack Obama a indiqué jeudi dans un communiqué que le temps est venu pour le dirigeant syrien Bachar al-Assad de «se retirer» et a annoncé de nouvelles sanctions très dures contre le régime.

«Nous avons à maintes reprises expliqué que le président Assad devait mener une transition démocratique ou démissionner. Il n'a pas mené (cette transition). Dans l'intérêt du peuple syrien, le temps est venu pour le président Assad de se retirer», explique M. Obama dans un communiqué, ajoutant que les Etats-Unis respecteront la volonté de changement du peuple syrien.

Le communiqué vient d'être rendu public et doit précéder une intervention en direct à la télévision de la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, prévue pour 10h (heure de Montréal).

Mardi, Mme Clinton avait déclaré qu'il serait plus efficace que la Turquie ou l'Arabie Saoudite exhortent le président Assad à se retirer plutôt que les États-Unis, car ces pays «ont une plus grande influence» sur le dirigeant.

«Cela ne va pas changer grand chose si les États-Unis disent qu'Assad doit partir», avait expliqué la chef de la diplomatie lors d'un échange de vues à l'Université nationale de la Défense, soulignant que «si la Turquie ou le Roi Abdallah (d'Arabie) le font, le régime Assad ne peut l'ignorer».

L'administration Obama travaille depuis des semaines avec la communauté internationale pour accroître la pression sur Bachar al-Assad, dont la répression contre les opposants aurait fait près de 2000 morts depuis cinq mois.

Un peu plus tôt jeudi, un rapport du Haut commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Navi Pillay, avait indiqué que les «graves violations des droits de l'homme» en Syrie contre les manifestants «pourraient relever de crimes contre l'humanité».

Importation de pétrole interdite, avoirs gelés

Le gouvernement américain a annoncé jeudi qu'il interdisait l'importation de pétrole et de produits pétroliers de Syrie aux États-Unis et qu'il gelait tous les avoirs que l'État syrien pourrait avoir dans les territoires sous sa juridiction.

Ces nouvelle sanctions économiques contre le régime de Damas ont été annoncées par le département du Trésor en même temps que le président américain Barack Obama appelait son homologue syrien Bachar al-Assad à «se retirer» du pouvoir et à respecter la volonté de changement de son peuple.

«Répondant à l'escalade ininterrompue de la violence contre le peuple syrien», les nouvelles sanctions ont pour but «de faire en sorte qu'aucun actif de l'État syrien soumis à la juridiction des États-Unis ne puisse être utilisé pour prolonger la campagne de violence et de répression menée par le régime syrien contre les citoyens de Syrie», écrit le Trésor dans un communiqué.

Le secrétaire au Trésor Timothy Geithner estime que les sanctions de son pays visant le secteur pétrolier syrien, «source de revenus essentielle pour l'Etat syrien», «perturberont la capacité du régime» à financer la répression.

Le décret présidentiel instituant ce renforcement de l'arsenal de sanctions contre Damas autorise également le Trésor à prendre des mesures de rétorsion contre toute personne morale ou physique, américaine ou non, «qui apporterait un soutien à l'Etat syrien», indique le communiqué du ministère.

Union Europérenne

Faisant écho à la demande de Washington, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a demandé jeudi au président syrien Bachar al-Assad de «quitter le pouvoir», dans une déclaration faite au nom de l'Union européenne.

«L'Union européenne note que Bachar al-Assad a perdu toute légitimité aux yeux du peuple syrien et qu'il est nécessaire pour lui de quitter le pouvoir», a déclaré Mme Ashton.