Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu se rendra mardi en Syrie pour transmettre «avec détermination» au régime de Damas les «messages» d'Ankara, «à bout de patience» face à la violence de la répression dans ce pays, a affirmé samedi le premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

«Nous sommes arrivés à bout de patience et c'est pourquoi j'envoie mardi le ministre des Affaires étrangères en Syrie», a déclaré lors d'un repas de rupture de jeûne du ramadan M. Erdogan, cité par l'agence de presse Anatolie.

«Il aura des entretiens là-bas au cours desquels il transmettra nos messages avec détermination», a-t-il poursuivi.

Le premier ministre a estimé que la Turquie «ne peut pas rester spectatrice» face à des événements survenant dans un pays avec lequel elle partage «une frontière de 850 km, des liens historiques, culturels et familiaux».

«Nous ne considérons pas les problèmes en Syrie comme une question de politique étrangère, mais comme une affaire intérieure», a-t-il estimé. «Nous devons écouter les voix qui viennent de là-bas, nous les écoutons et nous faisons le nécessaire».

Ankara, dont les liens avec la Syrie se sont resserrés ces dernières années, a appelé le président syrien Bachar al-Assad à entamer des réformes, sans aller toutefois pour l'instant jusqu'à réclamer sa démission.

En juin, M. Erdogan, a accusé Damas d'avoir commis des «atrocités» à l'encontre des manifestants. Un terme dont la Turquie n'avait jamais usé auparavant pour critiquer la répression en Syrie.

Depuis le début le 15 mars de la contestation en Syrie, plus de 1 600 civils ont été tués et au moins 12.000 arrêtés, selon des organisations de défense des droits de l'Homme.