Des centaines de chars de l'armée syrienne cernaient mercredi plusieurs villes du pays touchées par la contestation comme Hama et Deir Ezzor, a indiqué un militant des droits de l'Homme à l'AFP, ajoutant que trois personnes avaient été tuées après les prières du soir mardi.

«Il y a une centaine de chars et transports de troupe sur la route qui conduit au centre de Hama (centre de la Syrie) et environ deux cents près de Deir Ezzor (est)», a dit Rami Abdel Rahmane, membre de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

Il a précisé que toute les communications téléphoniques et l'internet ont été coupées dans Hama et sa région.

Selon lui, deux personnes ont été été tuées mardi soir lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des manifestants dans la ville de Raqqa (nord) et une troisième dans la ville côtière de Jableh.

Ces informations n'ont pas pu être vérifiées de source indépendante, la presse internationale ne pouvant se déplacer en Syrie.

Les manifestations et émeutes à Hama, ville ayant fait l'objet d'une féroce répression en 1982 qui avait fait quelque 20 000 morts, ont déjà fait plus d'une centaine de morts depuis le week end.

L'agence officielle syrienne SANA accuse des «gangs terroristes armés» de semer le trouble dans la ville et de terroriser les habitants, justifiant l'intervention des forces de l'ordre et de l'armée pour mettre fin à leurs agissements.

Les militants des droits de l'Homme affirment de leur côté que les autorités mènent une féroce répression contre des manifestants désarmés.

«Nous pressons les citoyens d'ignorer les rumeurs et confirmons que l'armée travaille à rétablir l'ordre dans les villes où ces groupes agissent», a indiqué SANA.

La télévision officielle syrienne a aussi diffusé des images de corps jetés d'un pont dans une rivière, affirmant qu'il s'agissait de ceux de membres des forces de sécurité tués par des manifestants anti-régime.

Des militants des droits de l'Homme ont toutefois contesté cette version en indiquant qu'il s'agissait de corps de manifestants tués par l'armée.

Plus de 1600 civils et 370 membres des forces de l'ordre ont été tués en Syrie depuis le début des manifestations anti-régime en Syrie à la mi-mars. Près de 12 000 personnes ont également été arrêtés et 3000 seraient portées disparues, selon des organisations non gouvernementales.