Des soldats et des membres des forces de sécurité syriens ont rapporté avoir été forcés de tirer sur des manifestants sans armes sous peine d'être eux-mêmes tués, a affirmé samedi Human Rights Watch.

«Les déserteurs rapportent que ceux qui refusaient de tirer sur les manifestants prenaient le risque d'être eux-mêmes abattus», a indiqué dans un communiqué cette ONG qui a recueilli les témoignages de 12 déserteurs réfugiés au Liban, en Syrie et en Turquie.

«Leurs supérieurs leur ont dit qu'ils combattaient des infiltrés, des salafistes et des terroristes. Ils ont été surpris de découvrir des manifestants sans armes, sur lesquels ils ont reçu l'ordre de tirer à plusieurs reprises», selon le communiqué.

«Les témoignages de ces déserteurs sont une preuve que les manifestants tués ne l'étaient pas par accident, mais à cause d'une politique de répression meurtrière mise au point par les hauts responsables syriens pour disperser les contestataires», selon Sarah Leah Whitson, responsable de HRW pour le Moyen-Orient.

Les témoignages sont ceux de huit soldats et de quatre membres des forces de sécurité qui ont fourni des indications précises sur les manifestations et les noms de leurs supérieurs. Les militaires étaient armés de kalachnikov et de pistolets électriques pour réprimer les manifestants, selon eux.

Vendredi, 15 civils ont été tués dans différentes villes par les forces de sécurité.

Depuis le début de la révolte le 15 mars, plus de 1300 civils sont morts. Un grand nombre ont été tués par les forces de sécurité lors de rassemblements à travers le pays, selon des ONG et des militants.