Des heurts ont opposé mardi étudiants partisans du président islamiste destitué Mohamed Morsi et forces de sécurité dans plusieurs villes d'Égypte, faisant 33 blessés, selon le ministère de la Santé.

Ces violences interviennent au lendemain de l'ouverture du dépôt des candidatures pour l'élection présidentielle qui se tiendra les 26 et 27 mai et pour laquelle l'ex-chef de l'armée Abdel Fattah al-Sissi est donné largement favori.

Trente-et-une personnes ont été blessées en marge de manifestations d'étudiants pro-Morsi dans la seule ville d'Assiout, dans le sud du pays, et deux autres à Damanhour, dans le delta du Nil, précise le ministère.

Des accrochages ont également eu lieu à l'université d'Aïn Chams, dans l'est du Caire, et à Alexandrie, la deuxième ville du pays sur la côte méditerranéenne, où la police a tiré des gaz lacrymogènes, selon l'agence de presse officielle Mena.

Des violences éclatent régulièrement sur les campus, l'un des bastions de la contestation des pro-Morsi, décimés et arrêtés lors de leurs manifestations hebdomadaires dans les rues. Mardi, l'université islamique d'Al-Azhar au Caire a ainsi expulsé définitivement 25 de ses étudiants pour des violences, selon Mena.

À Damanhour également, trois partisans de M. Sissi ont été blessés lors de heurts devant une administration où ils enregistraient leur soutien à l'homme fort du pays, qui, pour se présenter à la présidentielle, doit rassembler les signatures de 25 000 citoyens.

Depuis l'éviction le 3 juillet de M. Morsi par l'armée, policiers et soldats mènent une féroce répression des manifestants pro-Morsi, une campagne qui s'est soldée par plus de 1400 morts, selon Amnesty International. En outre, quelque 15 000 personnes, selon des responsables de la police, ont été arrêtées, dont la quasi-totalité de la direction des Frères musulmans, la confrérie de M. Morsi.

Le mouvement islamiste vieux de 85 ans a été déclaré «terroriste» en Égypte et en Arabie saoudite et mardi, le premier ministre britannique David Cameron a ordonné une enquête en raison d'inquiétudes sur ses activités au Royaume-Uni.