Le ministère égyptien des Affaires étrangères a dit vendredi «regretter profondément» la suspension de son pays par l'Union africaine, deux jours après un coup militaire contre le président islamiste Mohamed Morsi.

L'Égypte «regrette profondément la décision du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine de suspendre sa participation aux activités de l'organisation» panafricaine, a indiqué le ministère dans un communiqué publié sur sa page Facebook officielle.

«Ce qui s'est passé le 3 juillet (jour de l'éviction de M. Morsi) était le fruit d'une demande populaire exprimée par des manifestations de dizaines de millions de personnes», assure le ministère égyptien en référence aux rassemblements monstres contre l'ancien chef d'État.

L'UA a pour politique de suspendre tout État-membre où se produit un «changement inconstitutionnel de pouvoir», généralement jusqu'au retour à l'ordre constitutionnel.

L'Égypte rejoint, parmi les pays actuellement suspendus, la Centrafrique - suspendue en mars dernier après le renversement du président Bozizé par les rebelles de la coalition Séléka -, le Madagascar - depuis le renversement du président Marc Ravalomanana en 2009 - et la Guinée-Bissau - depuis un coup d'État militaire en avril 2012.

Le Mali, suspendu après le putsch de mars 2012, a été réintégré en octobre, sans attendre le rétablissement de l'ordre constitutionnel, mais après la remise du pouvoir par la junte à des autorités civiles de transition et alors que le nord du pays était passé sous le contrôle de groupes armés islamistes. Une élection présidentielle est prévue le 28 juillet au Mali.