Un tribunal égyptien a condamné mardi à un an de prison la célèbre militante Asmaa Mahfouz pour avoir agressé un témoin dans le procès sur des violences meurtrières entre soldats et chrétiens.

Mme Mahfouz, l'une des figures de proue du mouvement de contestation populaire qui a chassé du pouvoir le président Hosni Moubarak en février 2011, se trouve aux États-Unis et n'a pas pu assister au jugement, ont indiqué ses avocats.

Outre la peine à un an de prison, la militante doit également payer une caution et une amende d'un total de 2000 livres égyptiennes selon un premier jugement rendu par un tribunal inférieur en mars dernier et confirmé mardi, ont rapporté l'agence d'État Mena et ses avocats.

Mme Mahfouz devrait faire appel après avoir payé la caution, selon Mena.

L'association égyptienne des droits de l'Homme Arabic Network for Human Rights Information a estimé que cette condamnation était un «retour aux condamnations politisées contre les militants de l'opposition», en référence à l'époque de Hosni Moubarak.

Selon cette ONG, Mme Mahfouz a été accusée d'avoir «battu» un homme près du bureau du procureur dans le cadre du procès sur les violences entre Coptes et soldats, ce qu'elle dément.

Des responsables judiciaires n'étaient pas immédiatement disponibles pour commenter ou fournir plus de détails sur l'affaire.

Mme Mahfouz est devenue célèbre lorsqu'elle a mis en ligne une vidéo sur You Tube exhortant les Égyptiens à manifester contre Hosni Moubarak. Après le départ du raïs, la militante s'est mise à critiquer les militaires qui ont pris les rênes du pays.

La justice militaire l'avait interrogée en août, l'accusant d'avoir diffamé sur Facebook et Twitter le Conseil suprême des forces armées (CSFA) dirigeant le pays depuis la chute de Hosni Moubarak. Mais l'armée avait fini par abandonner ses poursuites.

Le Parlement européen avait décerné en octobre dernier son prix Sakharov pour la liberté de l'esprit à cinq militants du Printemps arabe, dont Mme Mahfouz.