De violents affrontements ont opposé dans la nuit de mardi à mercredi la police à des manifestants dans le centre du Caire, faisant plusieurs blessés, a constaté un photographe de l'AFP.

La police anti-émeutes a tiré des gaz lacrymogènes sur les manifestants place Tahrir, qui fut l'épicentre en janvier et février des rassemblements hostiles au régime du président déchu Hosni Moubarak.

Le secteur a été bouclé par les forces de l'ordre et les autorités ont coupé l'électricité. Un reporter de la chaîne de télévision satellitaire égyptienne al-Hayat a parlé de «guerre de rue» entre police et manifestants».

Selon un responsable des services de sécurité, les troubles ont éclaté dans la soirée de mardi quand un groupe d'homme a investi un bâtiment où se tenait une cérémonie à la mémoire de victimes du soulèvement qui a renversé M. Moubarak.

Les affrontements se sont ensuite déplacés aux abords de l'immeuble de la télévision d'Etat dans le centre du Caire, puis vers la place Tahrir qui se trouve à proximité.

Mais des militants pro-démocratie ont aussi accusé la police d'avoir attaqué les familles des victimes du soulèvement du début de l'année qui voulaient participer à la cérémonie commémorative.

«Après qu'on leur eut interdit d'entrer, des heurts ont éclaté entre les familles et les gardes de sécurité. La police est intervenue et a commencé à battre les familles des martyrs», a écrit le militant pro-démocratie Arabawy sur son blog.

Des témoins ont affirmé à l'AFP que des bus remplis de jeunes gens armés de bâtons et de couteaux sont arrivés sur les lieux pour semer le chaos, rappelant les méthodes utilisées par l'ancien régime contre ses adversaires.

La télévision a montré des manifestants scandant «le peuple veut le départ du maréchal», en référence au maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées qui dirige le pays depuis le départ de M. Moubarak.

Des témoins ont également fait un rapprochement avec la décision d'un tribunal, annoncée quelques heures plus tôt, de dissoudre les conseils municipaux élus sous M. Moubarak et massivement dominés par les partisans de l'ancien régime.

«Je ne pense pas que le moment choisi pour ces affrontements soit une coïncidence», a déclaré un témoin sur la chaîne ON-TV, laissant entendre qu'il auraient été initiés par des partisans de M. Moubarak.

Ces troubles surviennent alors que les militants pro-démocratie appellent à des rassemblement massifs le 8 juillet prochain pour maintenir la pression en faveur de réformes politiques en Égypte.