De prime abord, les déclarations du gouvernement canadien suite à la crise politique en Égypte peuvent sembler identiques à celles du gouvernement américain.

Mais il y a une différence majeure entre les deux positions, différence que le soutien manifesté par Stephen Harper envers Israël et l'appui dont jouit le premier ministre au sein de la communauté juive au Canada pourraient peut-être expliquer.

L'administration du président Barack Obama, à l'instar des plus importants pays de l'Europe, a réclamé du président égyptien, Hosni Moubarak, qu'il quitte son poste immédiatement et permette un changement au pouvoir.

De son côté, Ottawa refuse de réclamer le départ du chef d'État égyptien, préférant plutôt employer des termes vagues pour parler de «la nécessité de respecter les droits de la personne» et d'une «transition pacifique vers la démocratie».

Jeudi, le ministre des Affaires étrangères du Canada, Lawrence Cannon, a condamné la détention de journalistes canadiens au Caire, mais il n'a pas abordé la question de la présidence de M. Moubarak.

Durant un débat d'urgence tenu tard mercredi à la Chambre des communes, M. Cannon a indiqué que l'une des quatre conditions pour que le Canada soutienne un éventuel nouveau gouvernement égyptien était la reconnaissance, par l'Égypte, de l'État d'Israël.

Le même jour, le Comité Canada-Israël a envoyé aux députés un document d'information avec une analyse illustrant comment la crise en Égypte pourrait engendrer de l'instabilité dans la région.

La semaine dernière, le quotidien israélien Haaretz écrivait que les ambassadeurs d'Israël avaient reçu le mandat d'exhorter des pays comme le Canada à atténuer leurs critiques contre le président Moubarak, et à indiquer clairement que la stabilité en Égypte était pour eux primordiale.

Selon le conseiller aux relations gouvernementales Richard Marceau, l'une des menaces pesant sur la sécurité d'Israël est une possible ascension en Égypte des Frères musulmans.

Le Comité Canada-Israël se montre lui aussi critique face à la participation de ce groupe dans un éventuel gouvernement de coalition en Égypte.