Le président François Hollande et le premier ministre britannique David Cameron ont indiqué mercredi que Paris et Londres tenteront lundi de convaincre les Européens de lever l'embargo sur les armes à destination de l'opposition syrienne.

«Il y a plusieurs semaines, David Cameron et moi-même, nous avons évoqué la levée de l'embargo avec des conditions très précises qui sont de fournir éventuellement des armes, uniquement (si) nous en connaissons la destination et l'emploi», a rappelé François Hollande lors d'un point de presse à l'Élysée.

Aux côtés du premier ministre britannique David Cameron, le président français a souligné leur volonté commune «d'emmener les Européens sur cette ligne-là» qui «sera débattue lundi» lors d'un Conseil des ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept à Bruxelles.

«Nous voulons agir en Européens et avec tous les Européens et c'est pourquoi nous faisons en sorte de les convaincre avec des garanties que nous devons apporter», a insisté François Hollande.

Selon lui, «c'est cette pression militaire qui fera qu'il y aura une solution politique» en Syrie.

Les sanctions décidées par l'Union européenne (UE) contre la Syrie doivent être renouvelées fin mai. À cette occasion, la France et surtout la Grande-Bretagne font pression pour une levée de l'embargo sur les livraisons d'armes afin de pouvoir équiper les rebelles syriens.

La «situation sur le terrain évolue pour le moment en faveur du régime sur un certain nombre de lieux dès lors qu'il y a des armes dont il dispose et que les opposants n'ont pas, ce qui est effectivement un déséquilibre», a encore observé le chef de l'État Français, appelant à «une solution politique» avec «le départ du président syrien Bachar al-Assad».

«La conférence de Genève (prévue en juin) peut être le cadre qui mène à cette issue, mais pour parvenir à ce résultat, nous devons intensifier la pression», a-t-il fait valoir.

«Nous sommes prêts à lever davantage l'embargo sur les armes de manière à ce que l'opposition puisse se présenter comme la voix légitime du peuple syrien», a déclaré pour sa part David Cameron.

«Ce dont nous avons besoin, c'est d'une solution politique» au conflit, a-t-il poursuivi, jugeant que «la proposition russe et américaine en faveur de la paix était la bonne approche».

Les précautions françaises et britanniques sur la levée de l'embargo traduisent la crainte de voir des armes tomber aux mains de groupes djihadistes. Jusqu'ici, Londres et Paris se sont contentés d'envoyer des équipements non létaux.