Les autorités ont montré lundi à des diplomates accrédités en Syrie et à des journalistes une «nouvelle fosse commune» avec au moins huit cadavres près de Jisr al-Choughour, une ville du nord-ouest du pays qui a été secouée par des violences au début du mois.

Huit dépouilles ont été retirées d'un terrain vague utilisé comme dépotoir. Elles étaient ensevelies sous un tas d'immondices, a constaté le photographe de l'AFP faisant partie des journalistes qui se sont rendus sur place.

Il s'agit selon les autorités de la troisième fosse commune découverte depuis la prise de contrôle de Jisr al-Choughour par l'armée le 12 juin. L'agence de presse officielle Sana a affirmé qu'il s'agit des corps de policiers tués par des «groupes armés».

Les diplomates et chargés militaires d'une trentaine de pays, dont l'ambassadeur des États unis à Damas, Robert Ford faisaient partie du voyage organisé par le ministère des Affaires étrangères.

La délégation s'est également rendue dans le QG de la Sécurité où, selon les autorités, 82 policiers avaient été tués le 6 juin lors d'une tuerie perpétrée par des «hommes armés».

Mais des opposants, des témoins et des déserteurs ont contesté la version officielle et ont affirmé que les policiers avaient péri dans une mutinerie.

Le 15 juin, Damas avait organisé un voyage pour les journalistes à Jisr al-Choughour, désertée par ses 50 000 habitants et où l'armée s'est déployée le 12 juin au terme d'une offensive qui a duré trois jours.

Depuis le déclenchement le 15 mars du mouvement de contestation contre le régime du président Bachar al-Assad, le pouvoir a envoyé ses troupes et ses chars dans de nombreuses villes pour réprimer les contestataires, attribuant les violences à des «terroristes armés qui sèment le chaos».