Des partis politiques marocains ont présenté lundi à une commission créée récemment par le roi Mohammed VI des propositions pour une «monarchie parlementaire», mais en appelant au maintien du statut religieux du monarque.

Mise en place au lendemain du discours royal du 9 mars, dans lequel le roi Mohammed VI a annoncé d'importantes réformes politiques, la commission pour la réforme constitutionnelle est présidée par le juriste Abdeltif Menouni et doit rendre ses résultats en juin.

«Nous avons fait des propositions pour une monarchie parlementaire dans laquelle le roi conserve des prérogatives relatives à son rôle de commandeur des croyants, de chef de l'Etat, de garant de l'unité et de l'indépendance nationale», a déclaré à l'AFP Nabil Benabdellah, le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS, coalition gouvernementale).

Trois partis gouvernementaux, l'Union socialiste des forces populaires, (USFP), l'Istiqlal (parti du Premier ministre Abbas El Fassi) et le PPS, ont présenté successivement lundi leurs propositions aux membres de la commission pour la réforme constitutionnelle.

Le premier secrétaire de l'USFP, Abdelouahed Radi, a pour sa part indiqué lors d'une conférence de presse lundi soir à Rabat que «le roi, sur proposition du Premier ministre, nomme les walis et les gouverneurs (ndlr, représentants du gouvernement dans les régions), les ambassadeurs, les secrétaires généraux des ministères et les directeurs généraux des offices».

Ils sont nommés exclusivement par le roi selon l'actuelle constitution marocaine.

Mais le statut religieux du roi, en tant que commandeur des croyants, «doit être maintenu», selon un document présenté lundi par l'USFP aux membres de la commission.

L'USFP a également proposé que le «parlement puisse détenir le pouvoir de l'amnistie et la protection des droits de l'homme».

«Nous avons proposé à la commission que le Premier ministre trace et conduit la politique générale de l'Etat et qu'il contrôle également la gouvernance sécuritaire et le domaine de la communication».

La commision pour la réforme constitutionnelle auditionnera jusqu'au 5 avril les partis politiques et les syndicats, selon une source partisane.

Elle «achèvera ses travaux le 15 juin et remettra ses résultats au roi le lendemain (le 16 juin)», selon la même source.