L'armée syrienne resserrait l'étau vendredi autour de la vieille ville de Homs, dans le centre du pays, où sont retranchés plus d'un millier de rebelles, a affirmé un responsable de la sécurité à l'AFP.

Le Vieux Homs, assiégé par l'armée depuis deux ans, est le dernier secteur tenu par les insurgés dans cette ville, la troisième du pays.

L'armée a déclenché mardi une large offensive contre ce secteur et «progresse tous les jours en récupérant des immeubles, en resserrant l'étau autour des groupes terroristes», a déclaré ce responsable au sein des services de sécurité, en référence aux rebelles. Il a précisé que l'armée s'était emparée en particulier d'une église dans la vieille ville.

Le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, a également fait état de «progrès» de l'armée, affirmant qu'elle pilonnait les quartiers de Bab Houd et Wadi al-Sayeh. Mais selon lui, l'armée peine à reprendre des rues entières. «Il s'agit de combats de rues, mais les forces loyalistes avancent peu à cause des immeubles minés», a ajouté M. Abdel Rahmane, dont l'organisation s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales.

Près de 1200 rebelles résistent dans la zone: ils «connaissent bien la région, ils ont refusé de sortir dans le cadre d'un accord, et veulent se battre jusqu'au bout», selon M. Abdel Rahmane. En février, 1400 civils ont été évacués du Vieux Homs grâce à un accord entre armée et rebelles négocié par l'ONU. Mais près de 180 civils s'y trouvent encore.

Vendredi, les États-Unis ont fait part de leur inquiétude face à la situation «tragique et désespérée» à Homs, exhortant le régime de Bachar al-Assad à cesser ses attaques contre la vieille ville et à permettre un accès humanitaire. «Les bombardements du régime et l'encerclement de la ville constituent un exemple abject de sa stratégie  sur le champ de bataille consistant à affamer pour soumettre», a dénoncé la porte-parole de département d'État.

«Nous appelons tous ceux qui ont une influence sur le régime Assad à se rendre compte de son dessein profondément inhumain et à la pousser à mettre un terme aux actes barbares qu'il commet contre les civils», a-t-elle conclu.

Jeudi déjà, les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU avaient exprimé leur «vive inquiétude» quant au sort des derniers civils pris au piège des combats à Homs et demandé «l'application immédiate de la résolution 2139» du 22 février sur l'amélioration de l'accès humanitaire en Syrie.

Le médiateur international pour la Syrie Lakhdar Brahimi a de son côté appelé jeudi le pouvoir et l'opposition à reprendre les négociations pour parvenir à lever le siège de Homs, «à nouveau livrée à la mort et à la destruction».

Toujours à Homs, 14 personnes ont été tuées et d'autres blessées par une «explosion terroriste» visant les fidèles à la sortie de la mosquée Bilal al-Habachi, dans la banlieue al-Walid, tenue par le régime, a annoncé la télévision officielle syrienne.

Plus au nord, cinq civils, dont trois enfants et une femme, ont été tués par des bombardements aériens de l'armée dans le quartier de Tariq al-Bab à Alep, selon l'OSDH.

Ces «barils d'explosifs», qui ont fait des centaines de morts ces derniers mois dans les secteurs rebelles et ont été dénoncés par la communauté internationale, ont été également été largués sur d'autres secteurs dans et près d'Alep, faisant plusieurs autres morts, selon l'OSDH.

Jeudi, au moins 25 civils avaient été tués par des roquettes tirées par les rebelles sur la partie ouest d'Alep, contrôlée par le régime, selon un nouveau bilan établi par l'OSDH.

Et près de 50 personnes ont été tuées jeudi lors d'un assaut de rebelles, dont des combattants du Front al-Nosra (branche d'Al-Qaïda en Syrie) contre une grande caserne à Alep, avait indiqué l'OSDH.

Selon la télévision d'État, l'armée «a mis en échec une tentative des bandes terroristes de s'infiltrer dans la caserne».