Les talibans ont affirmé lundi s'être entretenus la semaine dernière avec des responsables américains pour mettre fin au conflit afghan, soulignant cependant qu'aucun accord n'avait été trouvé sur « aucune question ».

Les États-Unis n'ont pas confirmé cette information. Dimanche soir, l'envoyé spécial américain pour la paix en Afghanistan, Zalmay Khalilzad, s'était déclaré « prudemment optimiste » sur le fait qu'un accord de paix puisse être conclu avant l'élection présidentielle afghane prévue le 20 avril.

M. Khalilzad se trouvait dimanche dans la capitale afghane à l'issue d'une deuxième série de rencontres régionales visant à coordonner les efforts pour mettre fin à 17 années de guerre.

Selon un message publié sur la messagerie WhatsApp, qui ne mentionne pas M. Khalilzad, de « hauts responsables » talibans ont rencontré une délégation américaine de « haut rang » les 14, 15 et 16 novembre à Doha, où les insurgés disposent d'un bureau politique.

« Il s'agissait de pourparlers préliminaires et aucun accord n'a été conclu sur aucune question », a déclaré le porte-parole taliban Zabiullah Mujahid.

« Nous voulons rassurer notre nation moudjahidine et musulmane que les représentants de l'Émirat islamique n'accepteront jamais rien qui n'adhère pas aux principes islamiques », a-t-il ajouté.

La deuxième réunion entre les talibans et les États-Unis en autant de mois intervient alors que les insurgés intensifient leurs attaques contre les forces de sécurité afghanes, qui subissent un nombre de victimes sans précédent.

Le bilan parmi les policiers et soldats afghans avoisine les 30 000 morts depuis le début de l'année 2015, a déclaré ce mois-ci le président afghan Ashraf Ghani, un chiffre beaucoup plus élevé que tout ce qui a été reconnu précédemment.

S'adressant à la presse, Zalmay Khalilzad avait espéré dimanche que « les talibans et les autres Afghans utiliseraient l'élection présidentielle (du 20 avril) comme une échéance pour parvenir à un accord de paix », sans mentionner une seconde rencontre avec le groupe rebelle.

Soulignant « la complexité des racines du conflit », il avait cependant indiqué ne pas vouloir « sous-estimer les défis » ni « soulever de faux espoirs ».

Cette échéance avancée par M. Khalilzad souligne un sentiment d'urgence croissant à la Maison-Blanche et parmi les diplomates américains pour qu'un accord soit conclu rapidement.

D'autant que les États-Unis sont confrontés à la concurrence de la Russie. Ce mois-ci, Moscou a accueilli des pourparlers internationaux sur l'Afghanistan auxquels ont participé les talibans.