Le Conseil de sécurité de l'ONU a entamé lundi la rédaction d'un projet de résolution visant à couper les vivres, en argent et en hommes, des djihadistes en Syrie et en Irak.

Face à l'avancée des djihadistes de l'État islamique (EI) depuis début juin, les États-Unis ont commencé vendredi à frapper des cibles pour contrer leur offensive notamment vers le Kurdistan irakien.

Des experts des 15 pays membres du Conseil de sécurité ont commencé à discuter d'une proposition britannique qui pourrait être adoptée sous forme de résolution cette semaine, selon des diplomates.

Un projet de texte, que l'AFP a pu consulter, prévoit un renforcement des sanctions à l'encontre des individus, des mouvements et des entités qui soutiennent l'État islamique ou le Front al-Nosra en Syrie.

Le Conseil y «exhorte tous les États membres à prendre des mesures visant à mettre un terme aux flux de combattants terroristes étrangers» qui vont rejoindre l'EI ou Al-Nosra, et menace de sanctionner ceux qui participent à leur recrutement.

Il met en garde aussi contre tout commerce avec les djihadistes, qui contrôlent désormais des champs pétroliers et des infrastructures potentiellement rentables, commerce qui «pourrait être assimilé à un soutien financier» et conduire à des sanctions.

Le Conseil accuse les djihadistes d'avoir perpétré des atrocités - visant des civils en Syrie, perpétrant des exécutions de masse, exécutant sommairement des soldats -, et d'avoir persécuté des minorités religieuses en Irak.

De tels actes pourraient constituer des crimes contre l'humanité, prévient le Conseil, qui précise agir conformément au chapitre VII de la Charte de l'ONU, ce qui signifie que ces mesures peuvent être mises en oeuvre par la force.

Ces discussions ont démarré avant la nomination d'un nouveau Premier ministre en Irak pour succéder au très contesté Nouri al-Maliki. À Bagdad, le représentant spécial de l'ONU, Nickolay Mladenov, a appelé les forces irakiennes à se tenir à l'écart de cette transition politique.

Jeudi, le Conseil de sécurité de l'ONU avait exprimé son soutien au gouvernement irakien face à l'avancée de l'État islamique et réclamé une aide humanitaire urgente pour des milliers de Yazidis et de chrétiens qui fuient devant ces djihadistes.

Il s'agissait de la troisième condamnation par le Conseil depuis la prise de Mossoul (nord de l'Irak) par les djihadistes le 10 juin.