Un journaliste à la télévision libyenne Libya al-Hurra a été assassiné vendredi à Benghazi, dans l'est du pays, a annoncé à l'AFP une source des services de sécurité.

«Azzeddine Koussad, présentateur à la télévision Libya Al-Hurra, a été tué de plusieurs balles par des inconnus qui ont ouvert le feu au moment où il se trouvait dans sa voiture stationnée près d'une banque du sang» à Benghazi, a déclaré cette source sous couvert de l'anonymat.

L'attaque s'est déroulée après la grande prière du vendredi, a ajouté cette source sans donner davantage de détails.

Médecin de formation, M. Koussad avait travaillé à la Radio al-Manara FM avant de rejoindre la télévision Libya Al-Hurra, première chaîne privée ouverte après la révolution à Benghazi, berceau de la révolte qui a renversé le régime du dictateur Kadhafi en 2011.

«Il y présentait une émission sur le "développement humain", sans aucun rapport avec la politique, ont indiqué à l'AFP des journalistes à Benghazi.

Ces derniers mois en Libye, des médias et des journalistes ont été la cible d'attaques et d'enlèvements de la part de milices armées libyennes.

En mai, l'organisation Reporters sans frontières (RSF) avait dénoncé ces attaques et cité des cas «d'arrestations et de détentions arbitraires, d'attaques et de menaces graves de la part de milices à l'encontre de journalistes, largement à Benghazi, mais aussi à Tripoli et dans d'autres villes du pays».

Les autorités libyennes tardent à mettre en place une armée et une police professionnelles et n'ont pas réussi à désarmer et dissoudre les groupes d'anciens combattants de la révolte de 2011.

Des dizaines de journaux et chaînes de télévision privés ont vu le jour en Libye depuis la chute de Kadhafi, qui avait bâillonné la presse durant des années, interdisant les médias privés et bannissant toute critique.