Deux kamikazes ont fait exploser leurs bombes mardi dans une tente remplie de manifestants au nord de Bagdad, tuant au moins 11 personnes et en blessant 55,  dernier épisode en date des violences qui ensanglantent quasi quotidiennement ce pays, selon des responsables.

Au sud de Bagdad, trois personnes ont été tuées et 15 blessées par l'explosion d'une bombe collée à un minibus au passage de pèlerins chiites se rendant dans la ville sainte de Kerbala pour célébrer l'anniversaire de l'imam Mehdi, le 12e imam des chiites, selon des sources policière et médicale.

Le double attentat suicide s'est produit à Touz Khourmatou, dans le nord de l'Irak, où des manifestants protestaient contre l'insécurité persistante dans la ville ethniquement mixte, selon le maire par intérim, Taleb al-Bayati.

Onze personnes ont été tuées et 55 blessées selon des responsables de la sécurité et des sources médicales.

Un ancien adjoint au gouverneur et ses deux fils, ainsi qu'un ancien conseiller provincial figurent parmi les morts.

Touz Khourmatou, une ville située à 175 km au nord de Bagdad, fait partie avec la ville de Kirkouk d'une bande de territoire que revendiquent la région autonome du Kurdistan irakien et le gouvernement central de Bagdad.

Cette dispute sur cette bande frontalière qui s'étend de la frontière orientale de l'Irak avec l'Iran à sa frontière occidentale avec la Syrie, est citée par les diplomates comme l'une des plus grandes menaces à la stabilité à long terme du pays.

La veille, une série d'attaques, dont dix attentats à la voiture piégée dans des quartiers majoritairement chiites de Bagdad, a fait 35 morts.

Ces attentats n'ont pas été revendiqués, mais des groupes sunnites liés à Al-Qaïda mènent régulièrement des attaques coordonnées de ce type contre les chiites, qu'ils considèrent comme des apostats.

L'Irak connaît depuis le début de l'année un regain de violences, coïncidant avec une mobilisation sunnite contre le gouvernement du chiite Nouri al-Maliki, accusé d'accaparer le pouvoir.

En mai, plus d'un millier de personnes ont péri en Irak dans des attentats, le mois le plus meurtrier depuis 2008, selon les Nations unies.

Le représentant de l'ONU en Irak, Martin Kobler, a prévenu que ce pays était «prêt à exploser» et risquait de renouer avec le conflit confessionnel des années 2006-2007.