La Cour pénale internationale a autorisé vendredi la Libye à garder sur son sol l'ancien chef des renseignements libyens Abdallah Al-Senoussi dans l'attente d'une décision sur la compétence de la CPI pour juger le suspect pour crimes contre l'humanité.

«La chambre décide que la Libye (...) peut reporter l'exécution de la demande de remise dans l'attente de la détermination de la contestation de l'admissibilité» par Tripoli, ont indiqué les juges dans leur décision, publiée par la Cour.

La CPI et la Libye se disputent le droit de juger Abdallah Al-Senoussi, 63 ans, ainsi que le fils du leader défunt Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam, 40 ans.

Les deux hommes sont actuellement détenus en Libye et soupçonnés par la CPI de crimes contre l'humanité commis lors de la répression de la révolte ayant mené à la chute du régime Kdhafi en 2011. La CPI a lancé des mandats d'arrêt contre eux le 27 juin 2011.

La Libye avait soumis le 2 avril à la CPI une requête contestant le droit de la Cour à juger M. Al-Senoussi et fait valoir son droit de ne pas le remettre dans l'attente d'une décision sur cette requête.

Quant à Seif al-Islam, la CPI a d'ores et déjà rejeté le 31 mai une requête similaire de Tripoli, estimant que l'enquête libyenne ne couvre pas l'affaire présentée devant la cour par le procureur de la CPI, qui enquête en Libye en vertu d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU.

La Libye a indiqué qu'elle ferait appel de cette décision, tandis que la CPI a enjoint les autorités libyennes à lui remettre le suspect.