La livraison par la Russie de missiles anti-navires à la Syrie va «enhardir» le régime de Damas et alimenter la guerre civile qui fait rage dans le pays depuis plus de deux ans, selon le plus haut général américain vendredi.

«C'est à tout le moins une décision malheureuse qui va enhardir le régime et prolonger les souffrances. C'est inopportun et très fâcheux», a déclaré le général Martin Dempsey, interrogé sur le sujet lors d'une conférence de presse au Pentagone.

Ces déclarations de M. Dempsey constituent la première confirmation officielle par le gouvernement américain que Moscou a envoyé des missiles de croisière «tueurs de navires» au régime du président Bachar al-Assad.

Le New York Times avait été le premier à faire état de cette livraison, citant un responsable américain sous couvert de l'anonymat. Ces nouvelles livraisons concernent des missiles dotés de puissants radars.

Moscou avait déjà livré auparavant des missiles de croisière «Yakhont» à son allié syrien, mais ces premières armes n'étaient pas dotées de radar, selon cette source anonyme citée par le New York Times.

Vendredi, le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a déclaré au cours de la même conférence de presse que les États-Unis allaient continuer à discuter avec la Russie à propos du conflit en Syrie. Les deux pays ont un intérêt commun à empêcher une guerre régionale potentiellement explosive.

Ces missiles anti-navires pourraient aider Damas à contrer une tentative des puissances occidentales d'instaurer une zone d'interdiction de survol depuis des navires en mer.

Chuck Hagel a ajouté que si la solution diplomatique restait la priorité de Washington, les États-Unis n'ont pas complètement renoncé à une action militaire.

«Ce qui m'inquiète vraiment c'est qu'Assad puisse penser qu'avec ces nouvelles armes il est désormais plus en sécurité, et donc plus enclin à prendre de mauvaises décisions», a encore dit Martin Dempsey.

Ce dernier a aussi souligné que les États-Unis n'envisageaient pas de bloquer les livraisons d'armes russes à la Syrie.