Le président égyptien Mohamed Morsi a ordonné le retrait des plaintes déposées en justice par son bureau contre des journalistes accusés d'avoir publié des rumeurs sur son compte, a annoncé mercredi son porte-parole.

«Le président a ordonné le retrait de toutes les plaintes déposées contre des journalistes pour avoir publié des rumeurs sur lui», a annoncé le porte-parole de M. Morsi sur le compte officiel de la présidence sur Twitter.

Ces plaintes, dont le nombre n'a pas été précisé, ont été déposées par «son personnel juridique», a ajouté le porte-parole.

Cette décision a été prise «par respect pour la liberté d'expression», selon l'agence officielle Mena.

La présidence a porté plainte contre des journalistes comme le présentateur Mahmoud Saad, dont une invitée, la psychologue Manal Omar, avait dit que le chef de l'État souffrait de problèmes psychologiques, dans le cadre d'une discussion sur les conséquences de la prison.

Pendant sa campagne, M. Morsi, premier président islamiste et civil d'Égypte, s'était engagé à garantir la liberté des médias, promettant de «n'empêcher personne d'écrire».

Mais selon l'avocat et défenseur des droits de l'Homme Gamal Eid, il y a eu quatre fois plus de plaintes pour «insulte au président» lors des 200 premiers jours de M. Morsi au pouvoir que pendant les 30 ans de règne de Hosni Moubarak.

Le célèbre humoriste Bassem Youssef, qui anime une émission très populaire de satire politique, est récemment devenu le symbole de ce climat après avoir été visé par des plaintes l'accusant d'avoir insulté le président Morsi et l'islam mais aussi d'avoir «menacé l'ordre public».

M. Morsi a affirmé que les plaintes contre l'humoriste n'émanaient pas de la présidence mais de «citoyens» hostiles à sa forme d'humour.