Un obus a touché samedi un quartier chrétien de la vieille ville de Damas et une voiture piégée a explosé dans le nord de la capitale, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), en faisant état de dizaines de morts dans les violences à travers le pays.

«Un obus a été tiré sur Bab Touma», a indiqué l'ONG qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins à travers la Syrie, sans préciser l'origine du tir. Ce secteur, épargné par les combats, a été visé pour la première fois fin octobre par un attentat à la voiture piégée (13 morts).

Dans le quartier de Roukneddine, dans le nord de Damas, une bombe placée dans une voiture a explosé sans faire de victime, a ajouté l'OSDH.

Toujours à Damas, des tirs ont retenti près de l'aéroport militaire de Mazzé, proche de la banlieue sud-ouest où l'armée a progressé la veille.

Dans cette zone, les troupes ont pilonné durant la nuit Daraya, localité qu'elles tentent de prendre depuis plusieurs semaines.

Alors que le quotidien Al-Watan, proche du pouvoir, affirmait dans son édition de vendredi que la ceinture sud de Damas était désormais «sécurisée», de violents combats y ont eu lieu, faisant quatre morts parmi les rebelles.

Dans le Nord, des heurts sporadiques se poursuivaient aux abords de la brigade 80 chargée de la protection de l'aéroport d'Alep, fermé en début de semaine en raison d'une multiplication des attaques insurgées.

Il s'agit du premier aéroport international fermé depuis le début en mars 2011 de la révolte contre le régime devenue guerre civile.

Selon une source aéroportuaire, l'armée a quasiment chassé les rebelles des abords de l'aéroport. Un autre responsable de l'aéroport avait affirmé à l'AFP que le trafic allait reprendre samedi, mais l'OSDH a rapporté qu'aucun avion n'y avait décollé.

Dans l'Est, des jihadistes ont attaqué un bâtiment militaire à Deir Ezzor, a poursuivi l'ONG en faisant état de la mort et de la capture de soldats dans les violents combats qui ont suivi.

Dans la province de Deraa (sud), en proie aux combats et bombardements, l'OSDH a rapporté que l'armée avait mené des représailles dans le village où le neveu du général Roustom Ghazalé, qui dirige l'un des services de renseignement syriens, a été tué vendredi dans une attaque rebelle.

Les soldats ont mené des perquisitions et brûlé au moins sept maisons, avant de menacer via les haut-parleurs des mosquées de tuer des prisonniers si un cousin du général, enlevé durant cette attaque, n'était pas libéré, a précisé l'ONG.

Selon un bilan provisoire de l'OSDH, 50 personnes ont été tuées samedi, alors que les violences dont des dizaines de morts tous les jours.

Selon l'ONU, le conflit a fait en 21 mois plus de 60 000 morts.