L'ambassadeur de la Ligue arabe en France Nassif Hitti a préconisé dimanche un «accord a minima» entre les grandes puissances, indispensable selon lui pour parvenir à résoudre la crise syrienne, en s'appuyant sur l'accord conclu à Genève le 30 juin 2012.

«Si on n'arrive pas à créer un accord a minima entre les Grands, les amis des deux parties (gouvernement syrien et opposition), nous ne pourrons jamais démarrer, sur une base solide, un processus politique de transition ordonnée et accompagnée», a déclaré l'ambassadeur au cours de l'émission internationale de TV5 Monde, RFI et Le Monde.

«S'il n'y a pas un message politique clair et ferme de la part des Grands qui sont les alliés d'une part du régime et d'autre part de l'opposition, (...) nous n'avancerons jamais», a-t-il estimé.

Évoquant une «guerre par procuration en Syrie qui peut durer encore longtemps», M. Hitti a rappelé que «la crise syrienne était prise au piège d'autres conflits dans la région».

«La France peut apporter beaucoup d'aide (...) pour créer un consensus minime», a encore souligné l'ambassadeur de la Ligue arabe, alors que le chef de la diplomatie française Laurent Fabius doit recevoir mercredi à Paris son homologue russe Sergueï Lavrov.

Selon M.Hitti, comme base de discussions, «il faut revenir à l'accord-cadre de Genève et le faire avancer». «Il faut revenir sur Genève et travailler sur cet accord qui était un bon départ», a-t-il insisté, rappelant qu'il prévoit «la formation d'une autorité de gouvernement transitoire (...) où les deux parties seraient représentées pour un vrai changement».

L'accord avait été conclu lors d'une réunion du Groupe d'action sur la Syrie qui rassemble des chefs de la diplomatie des cinq membres permanents du Conseil de sécurité - États-Unis, Chine, Russie, France et Grande-Bretagne -, de pays représentant la Ligue arabe, Irak, Koweït et Qatar, de la Turquie et les secrétaires généraux de la Ligue Arabe et de l'ONU ainsi que la Haute représentante aux Affaires étrangères de l'Union européenne.

Après la réunion, les participants avaient divergé sur l'interprétation de l'accord, les États-Unis estimant qu'il ouvrait la voie à l'ère «post-Bachar al-Assad», tandis que la Russie et la Chine, alliées du président syrien, réaffirmaient qu'il revenait aux Syriens de déterminer leur avenir.