La police anti-émeutes au Koweït est intervenue brutalement dimanche soir pour disperser des dizaines de milliers de manifestants qui protestaient contre un amendement de la loi électorale, selon des témoins.

Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène, de bombes assourdissantes et de balles en caoutchouc, faisant au moins dix blessés et procédant à des arrestations parmi la foule, ont ajouté les témoins.

Un ancien député, Abdallah al-Barghash, a indiqué à l'AFP avoir vu des blessés évacués par des ambulances.

Le nombre des manifestants serait de quelque 100 000 selon cet ex-député, et de 30 000 selon des observateurs indépendants. La police n'a pas fait d'estimation.

L'opposition, redoutant une manipulation du prochain scrutin, avait appelé à manifester pour protester contre la décision de l'émir, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, d'amender la loi électorale avant les élections législatives anticipées convoquées pour le 1er décembre.

En début de soirée, la police anti-émeutes a empêché le rassemblement des protestataires sur les sites choisis par l'opposition pour la manifestation. Des heurts ont alors éclaté.

La police a arrêté plusieurs personnes dont l'ancien député islamiste Walid al-Tabtabaï, ont indiqué les organisateurs sur Twitter.

Les organisateurs ont ensuite demandé aux protestataires de se rassembler sur un autre site de la capitale où ils ont manifesté pendant plusieurs heures.

Fortement armés et portant des masques, les policiers anti-émeutes ont tiré à plusieurs reprises du gaz lacrymogène et des bombes assourdissantes avant de recourir à des bombes en caoutchouc pour tenter de disperser la manifestation, animée par d'anciens députés de l'opposition.

«C'est comme un champ de bataille», a déclaré à l'AFP Mohammad Rashed, un employé du secteur privé, en quittant, en compagnie de sa femme et d'autres membres de sa famille, le lieu du rassemblement en raison d'un usage excessif des bombes assourdissantes.