Le président tunisien Moncef Marzouki a dénoncé vendredi soir dans une allocution télévisée l'attaque de l'ambassade américaine à Tunis, y voyant un acte «inacceptable» contre un «pays ami», et a indiqué s'être entretenu avec la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton.

«Les actes de violences qui ont eu lieu aujourd'hui devant l'ambassade américaine sont totalement inacceptables et condamnables», a-t-il déclaré, la mine grave.

«On aurait pu comprendre la colère des manifestants et même la partager, mais ces jeunes ont commencé à perpétrer des actes de destruction, à mettre le feu (...) dans une ambassade d'un pays ami», a-t-il dit.

Il a par ailleurs indiqué avoir parlé à Mme Clinton au téléphone, lui assurant que les Tunisiens ne faisaient pas l'amalgame entre les États-Unis et le film insultant l'islam à l'origine d'une vague de violences anti-occidentales dans le monde arabe.

«Nous ne faisons pas l'amalgame aujourd'hui entre ce que cet homme (le créateur du film, ndlr) a fait et l'administration et le peuple américains», a-t-il dit, «c'est ce que j'ai dit à Hillary Clinton».

Le président a par ailleurs dit espérer que les Américains ne feront pas l'amalgame entre «la Tunisie, son peuple et ces groupuscules violents».

Deux manifestants ont été tués et quarante personnes blessés lors de violents affrontements entre islamistes radicaux et forces de sécurité à l'ambassade des États-Unis, en banlieue de Tunis.

Selon le ministère de l'Intérieur, 28 personnes ont été arrêtées et 68 véhicules ont été incendiés lors de ces violences.

Les manifestants protestaient, comme dans d'autres pays arabes, contre la diffusion d'un film insultant l'islam.

Les protestataires, issus pour la plupart de la mouvance salafiste, ont réussi à pénétrer dans l'enceinte du bâtiment et ont mis le feu à des véhicules sur le stationnement de la représentation diplomatique américaine située en banlieue de Tunis.