Des centaines de conscrits de la police anti-émeute égyptienne ont forcé les portes de leur camp et coupé une autoroute près du Caire après des informations selon lesquelles l'un des leurs aurait été tué par un de leurs officiers, a rapporté un quotidien gouvernemental lundi.

«De hauts responsables de la sécurité sont parvenus à contenir la crise impliquant des conscrits des Forces de la sécurité centrale qui ont coupé l'autoroute Le Caire-Ismaïliya» samedi, a indiqué Al-Ahram.

Il est très rare que des incidents de ce type relatifs aux forces de sécurité soient rendus publics en Égypte.

Un responsable de la sécurité a confirmé à l'AFP que des centaines de conscrits avaient forcé les portes de leur camp et envahi l'autoroute mais a démenti la mort d'un des leurs, affirmant qu'il ne s'agissait que d'«une rumeur».

Une vidéo tournée par un chauffeur sur l'autoroute montre des hommes habillés en civil, apparemment les conscrits, marcher sur la route en scandant des slogans contre la police. L'un d'eux affirme devant la caméra qu'il manifeste parce qu'«un officier a tué un conscrit».

Selon Al-Ahram, «un officier des Forces de la sécurité centrale a attaqué l'un des conscrits (...), provoquant une bagarre entre les deux et une rumeur parmi les conscrits que leur collègue a été tué».

La police militaire et d'autres policiers anti émeutes ont été appelés à la rescousse pour disperser la manifestation, selon le journal.

Mal payées, mal formées, les Forces de la sécurité centrale (FSC) sont une branche du ministère de l'Intérieur, principalement déployée dans les rues pour contrôler les manifestations et les émeutes.

Elles étaient largement impliquées dans la répression des manifestations pendant les premiers jours de la révolte qui a renversé le président Hosni Moubarak l'an dernier, avant que l'armée soit déployée.

Les FSC avaient pour la dernière fois bravé les autorités en 1986, lorsque des milliers d'appelés avaient violemment manifesté au Caire après des rumeurs selon lesquelles leur service allait être prolongé.

Les jeunes Égyptiens peuvent effectuer leur service militaire dans l'armée ou dans la police.