Le fils du défunt dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, Seif Al-Islam, soupçonné de crimes contre l'humanité, sera transféré la semaine prochaine à Tripoli et a accepté d'engager un avocat, a annoncé dimanche le représentant de la Libye à la Cour pénale internationale (CPI).

«Seif Al-Islam sera transféré de sa prison de Zenten à une prison officielle dans la capitale Tripoli avant la fin de la semaine» prochaine, a déclaré Ahmed Jehani à l'AFP, refusant de donner une date exacte pour des raisons de sécurité.

«Les révolutionnaires de Zenten ont accepté de le remettre aux autorités pour qu'il soit jugé selon la loi libyenne», a-t-il poursuivi, ajoutant que M. Kadhafi avait «refusé de prendre un avocat au début, mais a accepté ces deux derniers jours d'engager un avocat» qui pourra être libyen ou étranger.

Seif Al-Islam, 39 ans, arrêté le 19 novembre dans le sud libyen, est visé par un mandat d'arrêt de la CPI, notamment pour crimes contre l'humanité commis lors de la répression de la révolte populaire l'an dernier, qui s'est transformée en guerre civile.

La Cour a demandé mercredi à la Libye, pour la deuxième fois, de lui remettre immédiatement Seif Al-Islam.

«Aucun degré de pression ne poussera la Libye à le remettre», a estimé M. Jehani.

Salwa Dugheili, présidente du Conseil judiciaire libyen, a également dit à l'AFP que Tripoli «a dit et redit que c'était le droit des Libyens et de leurs juges de mener ce procès».

«Beaucoup d'autres dignitaires de l'ancien régime sont détenus dans des prisons tenues par des brigades de révolutionnaires à travers le pays dans l'attente d'un transfert vers des prisons de l'État», a-t-elle ajouté.

Des organisations de défense des droits de l'Homme ont fait état de nombreux abus dans ces prisons tenues par les ex-rebelles, où les détenus pâtissent de l'absence de personnel qualifié.

Xavier-Jean Keïta, du bureau de la défense de la CPI, chargé notamment de garantir les droits de la défense, avait déclaré jeudi à l'AFP que Seif Al-Islam Kadhafi «a été agressé physiquement (...) a été totalement mis en isolement (...) et souffre en outre d'importants maux de dents dus à l'absence de soins dentaires».

M. Jehani a qualifié ces accusations de «dépassées», affirmant qu'il avait bénéficié de soins médicaux depuis la visite de la CPI le 3 mars.