Des bombardements de l'armée syrienne et des combats entre troupes et déserteurs ont fait au moins 100 morts, dont 87 civils, samedi dans tout le pays, selon des groupes d'opposants syriens.

D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDL), basé en Grande-Bretagne, au moins 100 personnes, ont été tuées samedi dans toute la Syrie, dont 40 dans la province de Hama (centre), principalement dans la commune d'Al-Latamneh. La plupart ont été tués dans des tirs d'obus de l'armée syrienne, qui tente de prendre d'assaut Al-Latamneh après des accrochages avec des déserteurs de l'Armée syrienne libre (ASL) au cours des deux derniers jours.

Les Comités locaux de coordination, un réseau de militants syriens, ont fait eux état de 121 morts, dont 59 dans la région de Hama.

Dans la province voisine de Homs, des militants signalaient également des bombardements des zones contrôlées par les rebelles de Rastan, Deir Baalabeh et Qusair, où trois personnes, dont une mère et son fils, ont été tués, selon eux. Les forces de Bachar el-Assad «essaient d'écraser systématiquement le soulèvement partout où ils le peuvent, quel que soit le coût humain», a déclaré Mohammad Said, un militant syrien de Douma, dans la banlieue de Damas.

Les forces de sécurité sont entrées jeudi dans Douma, acquise à l'opposition et le régime semble «tenter de reprendre le contrôle» de la ville «une fois pour toutes», d'après Rami Abdul-Rahman, responsable de l'OSDL.

Le régime de Damas a accepté de mettre en oeuvre le plan de paix de l'émissaire de la Ligue arabe et de l'ONU Kofi Annan avant la date-limite du 10 avril. Mais à l'approche de l'échéance, les forces syriennes ont lancé une série d'offensives dans tout le pays alors que l'accord prévoit notamment le retrait des troupes et des équipements lourds de l'armée syrienne des zones peuplées, et un cessez-le-feu général.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a fermement condamné vendredi le gouvernement syrien pour la poursuite des violences. La date limite du 10 avril n'est pas «un prétexte pour continuer à tuer», a souligné Ban Ki-moon, ajoutant que de tels actes violent la position de consensus du Conseil de sécurité.

Jeudi, le conseil de Sécurité avait adopté une déclaration présidentielle appelant Damas à exécuter pleinement le plan en six points de Kofi Annan pour mettre fin aux violences plus d'un an après le début du soulèvement contre le régime du président Bachar el-Assad. «Les autorités syriennes demeurent pleinement responsables des graves violations des droits de l'Homme et du droit humanitaire international. Elles doivent cesser immédiatement», a insisté Ban Ki-moon dans un communiqué.

D'après l'ambassadeur des Etats-Unis en Syrie Robert Ford, qui cite des images satellite, le gouvernement syrien semble avoir retiré une partie de ses forces de certaines villes et villages, mais à d'autres endroits, il a maintenu ses positions ou simplement redéployé troupes et blindés. Les forces de sécurité poursuivent leurs bombardements, raids, et arrestations, a-t-il ajouté.

«Cela n'est pas la réduction des opérations de sécurité offensives du gouvernement syrien que tous s'accordent à considérer comme la première mesure à prendre pour le succès de l'initiative Annan», a-t-il estimé dans un communiqué tard vendredi soir.