L'Union européenne va préparer de nouvelles «sanctions ciblées» à l'encontre du régime de Bachar al-Assad, ont décidé jeudi ses dirigeants réunis en sommet à Bruxelles, alors que la répression contre les opposants s'intensifie en Syrie.

Les chefs d'État et de gouvernement de l'UE «confirment leur volonté d'augmenter la pression sur le régime syrien aussi longtemps que les violences et les atteintes aux droits de l'Homme se poursuivront», indique le projet de déclaration finale de leur sommet, obtenu par l'AFP. La réunion s'achèvera vendredi à la mi-journée.

Ils instruisent leurs ministres des Affaires étrangères de préparer «de nouvelles sanctions ciblées contre le régime».

Dans leur déclaration, ils demandent une nouvelle fois au président Bachar al-Assad de céder le pouvoir et faciliter ainsi une transition pacifique.

Les dirigeants européens insistent également pour que Damas autorise un «accès libre et total» du personnel humanitaire.

Cette menace de sanctions renforcées intervient alors que l'armée syrienne a pris jeudi le contrôle du quartier symbole de Baba Amr, bastion de la rébellion à Homs (centre), après deux jours de combats et des semaines de bombardements.

L'Europe a déjà pris ces derniers mois douze trains de sanctions contre Damas.

Le dernier a été décidé lundi. Il vise la banque centrale syrienne notamment, dont les avoirs en Europe sont gelés, et interdit le commerce de métaux précieux comme l'or réalisé par le pays.

Dans les deux cas il s'agit de priver le régime de sources de financement pour poursuivre la répression des opposants.

Le train de sanctions de l'UE inclut aussi un embargo sur les vols fret opérés par la Syrie, qui ne pourront donc plus atterrir sur le territoire des pays de l'UE.

En outre, sept ministres syriens ont été ajoutés à une liste de près de 150 personnes et organisations ou entreprises, dont les principaux membres du régime syrien, faisant l'objet d'interdictions de visa en Europe et de gels d'avoirs.

Pour autant, l'impact sur le régime paraît jusqu'ici limité et les Européens paraissent à court d'idée.

Le président Assad reste intransigeant, alors qu'à l'heure actuelle personne ne songe à une intervention armée et que les efforts en vue d'obtenir un message clair et unanime de la communauté internationale butent toujours sur le refus de Moscou et de Pékin au Conseil de sécurité de l'ONU.