Au moins 53 personnes en majorité des civils ont été tuées dans les violences vendredi en Syrie, où des manifestations anti-régime ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes à travers le pays, selon une ONG syrienne.

Dans la province de Hama (centre), régulièrement prise d'assaut par les forces du régime de Bachar al-Assad, «18 personnes, dont sept membres d'une même famille, ont été tuées à Helfaya», a indiqué Rami Abdel Rahmane, chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

«Ils ont été tués par des tirs de mitrailleuses lourdes et parmi eux figurent trois enfants», a-t-il précisé.

À Homs (centre), ville meurtrie par 21 jours de bombardements sans relâche sur ses quartiers rebelles, 22 civils ont péri, dont quatre à Baba Amr, et quatre autres à Khaldiyé, a ajouté l'OSDH.

Dans la province de Homs, un civil a été tué et huit autres blessés à Qousseir par des tirs à un barrage des forces de sécurité. Et dans la localité de Rastane, prise d'assaut, sept soldats sont morts dans une attaque des rebelles, selon l'ONG.

À Deir Ezzor (est), un civil a été abattu par les tirs des forces de sécurité, et à Inkhel, dans la province de Deraa, berceau de la révolution dans le sud, un autre a été tué par un sniper.

Par ailleurs, à Alep, deuxième ville du pays relativement peu touchée par la contestation, «trois manifestants ont été tués dans les quartiers de Fardaous et de Sokkari lorsque les forces de sécurité ont dispersé la foule», a déclaré à l'AFP M. Abdel Rahmane.

«Alep est aujourd'hui à la tête des manifestations dans le pays», a-t-il ajouté, précisant que «des dizaines de milliers de Syriens» avaient manifesté dans d'autres régions du pays.

Les manifestations ont touché des bastions de la contestation comme Deraa, Hama, Idleb (nord-ouest) et Deir Ezzor.

«La machine de mort hystérique fait face au cri de liberté», «communauté internationale, si le choix militaire est difficile, qu'en est-il du choix humanitaire?», proclamaient des pancartes brandies lors d'une manifestation de centaines de personnes à Tibet el-Imane, dans la province de Hama.

Elles faisaient référence à la situation humanitaire catastrophique dans plusieurs quartiers de Homs, où les bombardements ont fait des centaines de morts depuis le 4 février et où les habitants, privés d'eau et d'électricité, manquent de nourriture.

«La mort et les destructions sont devenues une routine ici», a déploré Hadi Abdallah, militant de la Commission générale de la révolution syrienne, joint par l'AFP à Homs.

Il a appelé les participants à la réunion internationale de vendredi à Tunis à accentuer la pression sur le régime syrien. «Nous leur disons: plus vous parlez sans agir, plus le régime va se venger de nous», a-t-il déclaré.

«Si le monde ne veut pas agir, nous préférons qu'il se taise. Aux pays arabes, nous disons en particulier, assez de condamnations, nous voulons des actes», a-t-il poursuivi, ajoutant: «Les paroles ne vont pas nourrir les gens, ni soigner les blessés».