Le gouvernement yéménite négocie avec une organisation proche d'Al-Qaïda pour qu'elle se retire de la ville de Zinjibar (sud), ont annoncé samedi des responsables tribaux et gouvernementaux.

Zinjibar, capitale de la province d'Abyane, est depuis fin mai aux mains de centaines de combattants se réclamant des «Partisans de la charia», un groupe lié à Al-Qaïda, que l'armée cherche depuis à déloger.

Les combats quasi-quotidiens ont fait des centaines de morts des deux côtés et obligé 90 000 personnes à quitter leur foyer, et trois tentatives de médiation ont déjà échoué.

Les négociations, qui se déroulent par l'intermédiaires de médiateurs tribaux, sont «en cours», a déclaré un responsable gouvernemental sous couvert d'anonymat et sans plus de détails.

Selon le médiateur tribal Tarek al-Fadhli, l'équipe de négociations est composée de six députés, dirigés par Awad al-Wazir, un député et influent chef tribal.

Les combattants rebelles réclament l'application de la charia (loi islamique) et le retrait des soldats dans leurs baraquements, moyennant quoi ils se disent prêts à quitter Zinjibar et à laisser la police reprendre la ville, sous le commandement de l'actuel chef de la sécurité d'Abyane, a affirmé M. Fadhli.

Une «deuxième phase» de négociations devrait traiter de la manière dont les combattants rebelles pourront se retirer dans des villes plus au sud après avoir quitté Zinjibar.

Le 25 janvier, sous la pression des tribus, des centaines de combattants d'Al-Qaïda se sont retirés de la ville de Rada, à 130 km au sud-est de Sanaa, après l'avoir contrôlée pendant une dizaine de jours en profitant de l'affaiblissent du pouvoir central, miné par la contestation populaire.

Souvent lourdement armées, les tribus jouent toujours un rôle important dans la vie politique, s'unissant souvent à l'armée régulière pour tenter de contrer l'influence grandissante d'Al-Qaïda et de ses dérivés dans le sud et l'est du pays.