Ban Ki-moon a estimé samedi, lors d'un entretien à Beyrouth avec le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, que la crise en Syrie prenait une «tournure dangereuse», selon le porte-parole du secrétaire général des Nations unies.

MM. Ban et Davutoglu, présents dans la capitale libanaise pour participer à une conférence de l'ONU sur la démocratie dans le monde arabe, se sont rencontrés en soirée et ont «discuté d'une série de dossiers régionaux, en particulier de la situation en Syrie, ainsi que de l'Iran et de Chypre», a indiqué un communiqué du porte-parole du chef de l'ONU, Martin Nesirky.

«Le secrétaire général a affirmé que la tournure dangereuse que prenait la crise en Syrie était une source de grande inquiétude», poursuit le communiqué.

La Turquie, qui partage une frontière de 910 km avec la Syrie, son ancienne alliée, a condamné à de nombreuses reprises les tentatives du régime syrien pour réprimer dans le sang la révolte entamée à la mi-mars.

M. Erdogan a demandé plusieurs fois le départ du président Bachar al-Assad ces derniers mois.

Outre le ministre turc, le chef de l'ONU a également rencontré plusieurs membres de l'opposition libanaise pro-occidentale et hostile au régime syrien, qui a exercé une tutelle politico-militaire pendant 30 ans sur le Liban.

Par ailleurs, M. Davutoglu a rencontré le député Mohammad Raad, président du groupe parlementaire du puissant Hezbollah, un allié clé du régime.

«Il y a des divergences quant à l'analyse des événements qui ont lieu dans le voisinage du Liban», a affirmé à des journalistes M. Raad, en allusion à la crise syrienne.

«Le changement qui s'opère dans la région doit naître de la volonté des peuples et non être attisé par une volonté de l'étranger», a-t-il dit, une position similaire à celle du régime qui accuse l'opposition d'être à la solde des pays occidentaux.

«Il faut que le soutien aux hommes armés cessé», a-t-il poursuivi, sans plus de précision.

M. Davutoglu n'a fait aucun commentaire après la réunion.