Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a plaidé dimanche pour «la réconciliation» dans les pays du Printemps arabe pour «réussir le changement» démocratique souhaité par leurs peuples.

S'exprimant à l'ouverture à Doha du 4e Forum international de l'ONU pour l'Alliance des civilisations, M. Ban a appelé la communauté internationale à «aider les pays en transition (...) au Moyen-Orient et en Afrique du Nord».

«Dans certains pays, la transition a été pacifique. D'autres ont connu une répression sanglante», a-t-il relevé, estimant que «la réconciliation est essentielle pour réussir le changement».

Des dirigeants de plusieurs pays, dont les présidents d'Allemagne et du Malawi, et d'organisations internationales et régionales étaient présents à l'ouverture de ce forum de trois jours, auquel participent des représentants d'une centaine de pays.

«Au Moyen-Orient, des dictatures ouvrent le feu sur leurs peuples et commettent des massacres», a accusé le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan dans un discours adressé aux participants.

M. Erdogan, qui n'a pas fait le déplacement à Doha pour des raisons de santé après avoir subi une opération fin novembre, faisait allusion à la Syrie, vivement critiqué par Ankara pour la répression d'une révolte qui a déjà fait, selon l'ONU, plus de 4000 morts depuis mars.

«Tant que le terrorisme d'État se poursuit au Moyen-Orient et que les moyens de parvenir à la réconciliation sont entravés, que des enfants innocents sont bombardés par des bombes, et que des personnes innocentes sont emprisonnées, nous ne pourrons pas voir la paix régner dans le monde», a d'autre part ajouté M. Erdogan, en allusion à Israël.

Les relations de la Turquie avec l'État hébreu se sont détériorées après une attaque israélienne contre un navire turc en 2010 au cours de laquelle 9 Turcs ont été tués. Ankara, qui réclame des excuses formelles, a expulsé l'ambassadeur d'Israël et suspendu ses accords militaires avec l'État hébreu.

Le chef de l'ONU a par ailleurs assisté à l'inauguration dans la journée d'un centre régional sur la transparence, l'intégrité et la lutte anticorruption, basé à Doha.

«La création de ce centre intervient à un moment historique où les peuples de la région ont proclamé leur rejet total de la corruption et réclamé que les gouvernements fassent davantage pour lutter contre ce crime et promouvoir un développement équitable», a dit M. Ban dans un communiqué.