Le travail en Libye n'est pas terminé. Des parties du pays demeurent toujours sous la «poigne de fer» de l'ancien dictateur Mouammar Kadhafi et c'est pourquoi le Canada doit continuer à participer à la mission militaire menée par l'OTAN, estime le ministre de la Défense, Peter MacKay.

Le ministre a ainsi plaidé en faveur de la poursuite de la mission des troupes canadiennes en Libye à la Chambre des communes durant le débat portant sur la justesse de continuer cette mission qui a coûté 60 millions de dollars aux contribuables en six mois.

Majoritaire aux Communes, le gouvernement pourra adopter sans anicroche une motion visant à prolonger cette mission de trois mois malgré l'opposition du NPD.

«Le Canada a fortement contribué aux changements importants en Libye. Nous avons montré à nos alliés que nous sommes un partenaire fiable. Nous avons montré au peuple libyen qu'il peut toujours compter sur le Canada pour faire les bonnes choses», a affirmé le ministre MacKay.

L'OTAN a établi trois conditions pour mettre fin à ses opérations militaires en Libye, soit l'arrêt de toutes les attaques contre les civils, le retrait vérifiable des forces militaires et paramilitaires et l'accès entier et sûr à l'aide humanitaire pour tous ceux qui en ont besoin partout en Libye.

Or, selon le ministre MacKay, il reste encore du travail à faire pour que ces trois conditions soient pleinement réalisées.

«Bien que la plupart des Libyens jouissent désormais d'une liberté qu'ils n'ont pas eue depuis quatre décennies, des parties de la Libye demeurent toujours sous la poigne de fer de Kadhafi. La capacité de Kadhafi d'attaquer des civils a été réduite, mais elle n'a pas été éliminée. Les forces restantes du régime se battent sans trop se soucier du bien-être du peuple libyen. Il y a un meilleur accès aux services de base, mais quelques zones ont toujours des besoins très aigus», a affirmé Peter MacKay.

Le critique du NPD en matière de défense, Jack Harris, a soutenu que le Conseil national de transition est officiellement reconnu comme le gouvernement légitime de la Libye, qu'il détient même un siège aux Nations unes et que le régime de Kadhafi n'existe plus.

«La situation qui prévaut aujourd'hui est fort différente de celle qui existait en mars (date de début de la mission) , a dit M. Harris. Le régime de Kadhafi n'existe plus, alors le rôle du Canada peut être entièrement différent de ce qu'il était en mars.»

Le NDP voudrait que le Canada mette maintenant l'accent sur la reconstruction et l'aide au développement au lieu de poursuivre la mission militaire.

Le ministre MacKay a concédé que la situation s'était «améliorée», mais il a ajouté du même souffle qu'il reste encore beaucoup de choses à faire avant de mettre fin à la mission.

Le chef du Parti libéral, Bob Rae, a pour sa part indiqué que les troupes libérales appuient la démarche du gouvernement Harper.

«Nous ne sommes pas d'accord avec la position de nos collègues du NPD voulant qu'il est temps de retirer notre appui à l'effort de l'ONU et de l'OTAN», a affirmé M. Rae, ajoutant que la communauté internationale a le devoir de s'assurer que la population civile en Libye soit bien protégée.

La motion visant à prolonger la mission doit être votée aux Communes aujourd'hui.